Marquises

Ua Pou, Piliers des Marquises

Nous avions beaucoup hésité : on fait une troisième île ? Ua Pou ou Ua Huka ? Ces deux petites voisines de Nuku Hiva sont toutes les deux desservies par une « navette maritime », toutes les deux proposent des environnements très différents, une atmosphère à part… Nous finissons par opter pour les pics de Ua Pou, tant pis pour les paysages lunaires de Ua Huka…

De loin on croirait apercevoir la Sagrada Familia de Barcelone, avec des pointes toutes plus vertigineuses les unes que les autres : ces pitons basaltiques d’origine volcanique ont la forme de pain de sucre, et s’élèvent en ligne au travers de l’île. De nombreuses légendes courent sur le mont Poumaka et le Mont Oave, les points culminants, et qui ont donné son nom à l’île : les deux piliers !

Nous y débarquons mercredi 1er juillet, un peu secoués, accueilli par notre hôte et guide de ces prochains jours. Ancien militaire, il a épousé une française originaire de Ua Pou, dont les parents tenaient une pension. Retour aux sources pour elle, coup de foudre culturel pour lui, Jérôme s’est énormément documenté sur la culture et l’histoire de son île, et nous abreuve d’une foule d’informations et d’anecdotes au cours de ces deux jours – il serait d’ailleurs outré de mon épithète « basaltique » pour les pitons, c’est beaucoup plus complexe que ça d’un point de vue géologique, mais je n’ai jamais été très calée en SVT ^^ …

Notre première matinée d’excursion est assez pluvieuse ; nous assistons à l’arrivée de l’Aranui, au quai à Nuku Hiva la veille (si j’avais su j’aurais demandé mon passage, ç’aurait été plus calme), récupérons deux plaisanciers ancrés dans la baie Hakahau, et partons à la découverte de l’île. Une de ses curiosités est la « pierre fleurie », une roche volcanique que l’on ne trouve que dans deux endroits au monde : « il s’agit de phonolithes dont la cristallisation prend la forme de couleurs ambrée ou verdâtre » (Lonely Planet p. 272). Ce phénomène géologique a été découvert il y a seulement une quarantaine d’année par des spécialistes, il faut en effet que la pierre soit polie pour que les dessins apparaissent ; quelques artisans locaux se sont mis à la travailler, et elle a aujourd’hui beaucoup de succès à travers la Polynésie ! Nous rendons visite à un sculpteur, malheureusement absent de chez lui pour cause d’Aranui, mais notre guide peut nous expliquer le processus et nous montrer les énormes blocs à découper.

Nous faisons un tour sur la plage de Hohoi, pleine de galets et frappée par de belles vagues, pour admirer un des plus vieux de tiki de l’île, et chercher quelques pierres fleuries sauvages…

Le dernier festival des Marquises a eu lieu en décembre 2019 à Ua Pou, nous nous rendons sur le site construit pour l’occasion, et abrités de la pluie sous une des structures, nous écoutons Jérôme nous raconter l’origine de ce festival, les échanges culturels qui s’y font, les légendes liés aux différents tikis représentés…

Nous faisons un tour à midi au centre artisanal de Hakahau, craquons pour des petites tortues en pierres fleuries, puis déjeunons à un snack au pied de notre pension.

Sieste l’après-midi, ping-pong pour les filles avec le garçon de nos hôtes ; le temps n’est toujours pas terrible, il est prévu le même pour le lendemain, je ne dors pas très bien au son de la tempête qui sévit toute la nuit… Je me remets à peine de mon mal de mer, et le retour ne s’annonce pas terrible…

Vendredi, au petit déjeuner, point sur la météo : on annule la rando prévue, le terrain est trop boueux après les pluies de cette nuit ; on attend un peu l’évolution des nuages, et soudain les pics se dévoilent : il commence à faire beau ! Jérôme nous improvise une nouvelle journée d’excursion, et c’est le bonheur : le ciel est parfaitement dégagé, les vues sur les pitons sont splendides, nous nous régalons le long de la route côtière. Les paysages sont dans un premier temps complètement désertiques, avec quelques chevaux broutant une herbe fantomatique et des cochons qui se roulent dans la poussière ; nous croisons la piste de l’aéroport, réputée comme la plus difficile de Polynésie ; nous passons devant la baie des requins (et des nonos), que nous nous contentons de prendre en photo de loin…

Premier arrêt : la chocolaterie ! Ça tombe bien, les filles écoutent en boucle l’histoire de Charlie et de Willie Wonka, on a revu le film récemment et Cécilie en est au chapitre 15, on est avide de cacao ! Il s’agit du domaine d’un Allemand réputé un peu original (jusque là, c’est cohérent avec le film), qui a acheté il y a 30 ans un flanc de colline plein de cocotier, a tout défriché et a planté des caféiers, des cacaotiers, des citronniers, pamplemousses… Il fabrique son propre chocolat depuis cinq ans, avec des fèves locales et bio, et sa réputation monte dans les archipels, puisqu’il est même distribué à Papeete. Pour mettre les filles au comble du bonheur, sa propriété est plein de chats, de poussins, de gentils chiens tout doux… et en plus on repart avec du chocolat, que demander de plus ?

Un bon déjeuner ! Nous sommes accueillis à Hakahetau chez Piero, malheureusement à Tahiti lors de notre venue, mais sa femme adorable nous prépare un trio de thon -cru, fumé et cuit- accompagné de poé de banane, de patates douces, de frites de Uru… quel délice…

Et pour terminer cette belle journée, petite baignade à la cascade ! Un petit quart d’heure de marche dans la forêt, et nous nous rafraîchissons avec délice dans son eau fraîche (25°C, on s’y fait ^^) …

Retour par la côte dans une magnifique lumière, on ne se lasse pas de ces pains de sucre vertigineux…

Dernier arrêt: chez un sculpteur de bois! C’est un ami de Jérôme, et est réputé dans toute la Polynésie; il vend aux galeries d’artisanats et aux hôtels de magnifiques pièces: hameçons, tikis, baleines, les motifs et décorations sont splendides. Nous passons une bonne heure avec lui, il nous explique comment il choisit le morceau de bois auquel il donnera vie, ses motifs préférés… Nous sommes comblés, et repartons avec une magnifique baleine – coup de chance pour nous, il n’y a pas de sculptures d’habitude à vendre, mais avec le Covid, il reste du stock refusé par les galeristes…

Nouvelle baignade dans la piscine de la pension pour les filles, j’affronte le fils de nos hôtes au ping-pong (en lui donnant quelques trucs pour perfectionner son service), puis dîner et bagages : départ demain à 5h pour la navigation retour vers Nuku Hiva…

Cette fois, on s’installe du bon côté du bateau (celui sans fuites) ; nous sommes plus nombreux qu’à aller, avec même deux petits bichons trop mignons. Je tente la position couchée sur le côté, retrouve mon seau préféré, puis parviens à m’allonger sur le dos, et la dernière heure est plus tenable…

Nous débarquons à 9h, et notre hôte pour la nuit nous attend au quai : Alvane accueille une famille pour une semaine, nous irons donc chez Mave Mai jusqu’à demain, date de notre retour à Papeete. Nous déjeunons avec nos amis belges, croisés à Fakarava en décembre, et qui sont aux Marquises depuis le mois d’avril. Ils étaient à Ua Pou quand nous étions à Nuku Hiva, puis ont traversé dans l’autre sens quand nous arrivions, bref nous réussissons à partager une barquette de frites et prendre des nouvelles fraîches ! Ils retourneront en Belgique au mois de septembre, et poursuivent encore un an leurs aventures dans le Pacifique… Après, ils verront…

Sieste pour les Michau (oui, on s’est levé tôt) puis soirée pizza avec nos Parisiens préférés ! Ils prennent l’avion lundi pour Hiva Oa, nous leur avons donné l’adresse de notre super chalet et de nos guides…

Dimanche 5 juillet, dernier petit déjeuner marquisien face à la baie, avec fruits frais et citronnade, et nous échangeons avec les autres pensionnaires, parmi lesquels se trouve le pilote du fameux hélicoptère, livré il y a quelques jours ! Il nous invite à passer voir son engin volant dans la matinée, et comme Vincent et les filles ont prévu de faire un tour sur le chemin de la Sentinelle, qui passe devant le hangar, ils ont le droit d’essayer le siège du pilote avec le casque qui va avec !

Puis c’est le retour à la capitale (avec un avion parfaitement à l’heure)… Plus qu’une semaine, on arrive au bout…

Vidéo de notre séjour à Ua Pou

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