Toau

Toau, Anse Amyot, sous l’eau!

Le père Noël est passé sur Fakarêver, et les filles sont ravies de leurs surprises sous le sapin en bois flotté: jeux, livres, barbie et pareo violet, elles sont bien gâtées! Les grands ne sont pas en reste, Gaby et Morgane ont des beaux T-shirt de Rangiroa illustré d’un requin-marteau, des bracelets en coquillage, et nous offrent en retour le remplaçant de l’appareil photo sous-marin!


Une autre surprise de Noël nous attend: l’Aranui, le célèbre bateau mi-croisière mi-frêt de Polynésie, entre par la passe de Tiputa! Il apporte une cargaison de fruits et légumes frais en provenance des Marquises. C’est la ruée sur le quai, où sont vendus des « paquets » de pamplemousses, d’avocats, de bananes aux particuliers. On nous avait prévenus qu’il fallait y aller rapidement, car le stock est rapidement dévalisé, et nous repartons les bras chargés de vitamines toutes fraîches!

Nous passons quelques coups de téléphone à nos familles, puis nous partons: le temps va se dégrader rapidement, des rafales à 40 nds sont prévues demain à Rangiroa, nous filons pour notre prochaine escale, l’atoll de Toau, à 100 milles nautiques.
Le départ est épique: au moment où nous levons l’ancre un grain surgit et nous bouscule avec du vent à 30 noeuds et de la pluie aveuglante; nous suivons l’Aranui dans la passe, bien agitée, puis coupons le moteur pour nous laisser porter par les restes du grain. Nos invités découvrent la pleine mer: une houle croisée « sympathique » remue le bateau, mais rapidement nous passons en vent de travers, les vagues nous soulèvent par l’arrière, notre allure devient plus confortable. Nous nous prenons tout de même 2 gros grains qui nous poussent à mettre 2 ris pour la nuit. Malheureusement le vent baisse, la pluie ne nous lâche plus, nous avançons plus lentement que prévu; nous risquons de nous faire rattraper par la tempête qui nous talonne; nous alternons pendant la nuit avec des épisodes au moteur, histoire de tenir une moyenne de 4 noeuds… Morgane nous accompagne dans nos quarts jusqu’à 1h du matin, Gaby est moins en forme…

les petits points jaunes sur le radar symbolisent les nuages de pluie…

Au matin le vent est complètement tombé, contrairement à la pluie qui semble avoir encore des milliers de litres en réserve… Nous observons nos quarts depuis le carré, le poste de barre finit par être très humide, malgré le bimini textile à 360° qui le protège… Nous en profitons pour tester avec les filles leurs nouveaux jeux, la mer est calme, ce qui nous permet d’arriver à la passe de l’Anse Amyot, à l’est de Toau, dans de bonnes conditions, vers midi. De la vraie tempête, nous n’en verrons qu’un fort coup de vent à 30 noeuds, une fois solidement amarrés à la bouées…

Il s’agit maintenant de sécher le bateau, les vêtements et le cockpit: pas évident avec des grains qui rappliquent à l’improviste… Mais ils finissent eux aussi par passer, et le soleil vient donner quelques couleurs à notre belle anse: complètement protégée de la houle et des vagues, entourée de beaux massifs coralliens, c’est un petit paradis pour le snorkeling, le paddle, et la chasse sous-marine! Vincent initie Gaby, et ils nous rapportent trois beaux perroquets (pas des dommages collatéraux avec des oiseaux passant par là, mais bien des poissons). Ils feront notre dîner!


Nous débarquons à terre, où nous attendent trois chiens ravis de notre visite et courant après les poules; pas âme qui vive dans ce petit village qui réunit une pension touristique avec de jolis bungalows et quelques maisons de pêcheurs. Nous finissons par trouver le gardien, qui nous informe que les propriétaires du lieu sont allés passer les fêtes à Fakarava; nous sommes donc seuls au monde!
Enfin par pour longtemps: un catamaran de Poe charter nous rejoint, puis Holnis, rencontré à Tikehau, et un énorme monocoque qui ancre en plein milieu de la baie. C’est étonnant la vitesse à laquelle la civilisation nous a retrouvés…

Nous continuons nos petites balades sous-marines en binôme: nous explorons la passe, mais il a tellement plu que le lagon est plein, et même en courant entrant il charrie encore du sable vers l’océan. La visibilité est en revanche bien meilleure à l’extérieur, nous nous promenons donc à 10m de fond sur le tombant, où quelques petits requins bordés viennent à notre rencontre; nous croisons de beaux Napoléons, et de magnifiques poissons de récif.


En consultant une nouvelle fois la météo et le planning, Vincent décide qu’il est temps de partir pour Fakarava: le vent n’est pas très favorable, mais comme il passe de SE à NE, nous espérons limiter le nombre de bords à tirer.
Nous nous mettons en route en fin d’après-midi: la mer est belle, le temps aussi, le vent est dans la bonne direction, nous nous répartissons les quarts assez sereinement.

Un grain nous bouscule vers 21h, nous surprenant toutes voiles dehors avec des rafales à 30 nds, mais Vincent a le bon réflexe de se mettre face au vent, et laisse passer la bourrasque. Nous jouons avec un ris juste dans le génois pour plus de sécurité, et la nuit se passe sans problème, le vent tournant NE au bon moment dans notre trajectoire, nous faisant même avancer plus rapidement que notre meilleur scénario. Nous abandonnons le plan initial – qui était de contourner Fakarava par le nord pour arriver directement à la passe sud – et nous nous rendons directement à la passe Nord pour traverser le lagon jusqu’au village de Tetamanu: la traversée de lagon ne peut se faire que de jour et à condition de passer aux bons horaires à la passe nord pour éviter de lutter contre un courant qui peut aller jusqu’à 10 noeuds! Nous abordons ainsi la passe Nord à 5h30, dans de magnifiques teintes roses: elle est gigantesque, et très paisible! Seul bémol: Gabriel, très motivé à l’idée de faire un quart de nuit a vu le sien disparaitre dans ce changement de plan.. encore désolés ^^!
Nous voici aux aurores au début de notre traversée du lagon. Fakarêver est bien arrivé à Fakarava…

La chanson de cette vidéo est du groupe marquisien Koru; nous l’avons découverte lors de nos courses à Rangiroa, elle tournait en boucle dans le supermarché… Nous l’avons donc écoutée 12 fois d’affilée… Elle est devenue le tube de nos vacances! Elle reste un tout petit peu en tête, ne me remerciez pas ^^…

Plongées à Rangiroa et navigation à Toau

3 réflexions au sujet de “Toau, Anse Amyot, sous l’eau!”

  1. Super, les deux frères qui se retrouvent! Merci pour la photo!
    et puis, j’ai l’impression que vous devenez de ” vieux loups d’mer”. grains, tempêtes menaçantes, plus rien ne vous effraie, à présent que vous avez du métier ..
    Merci en core une fois pour ces beaux partages, et pour vous, une superbe année 2020!

    1. Oui, c’est vrai qu’on a pris de l’aisance dans les manoeuvres! Après on est loin d’être parfaitement aguerris… Et ça aide bien d’être à plusieurs!
      bises à toi pour 2020, encore merci pour ton assiduité et tes encouragements!!

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