Tout a commencé…
…lors de notre arrivée à Maupiti:
- « Tu as vu ? La bande anti-UV sur la bordure du génois -bord inférieur de la voile avant- a l’air un peu détendue ». Avant de partir, regardons tout ça. Boah, la couture s’est défaite sur quelques dizaines de centimètres, on met quelques points et ça va le faire, non ?
- Yann de Quasar: « vous savez, en général, c’est rare qu’il n’y ait qu’un endroit qui soit fatigué… »
- Ah oui ? Déroulons ce génois pour regarder de plus près! Hum… le fil a l’air cramé tout du long, et ça se défait aussi sur la chute -partie arrière- de la voile ! Tant qu’à faire, il y a aussi le point d’écoute -anneau pour border/tirer la voile- qui n’est pas très beau et les penons -fil de laine sur la voile qui montre l’écoulement du vent afin de faire de bons réglages- qu’il faudrait remplacer.
Ok, ce n’est pas aux Tuamotu, ni aux Marquises et encore moins aux Gambier que l’on pourra faire quelque chose et ça n’attendra pas notre retour! Un stop entre Maupiti et les Tuamotus s’impose. - Voyons à tout hasard la Grand voile ? Là, c’est moins urgent, mais le galon du nerf de chute – bon je fais le malin avec mes termes techniques, mais à ce moment là je ne savais pas ce qu’était un galon. C’est le nom pour la bande de tissus que l’on met autour du bord extérieur de la voile pour la protéger. Il y a aussi une ficelle (nerf de chute) qui passe dedans et qui doit être tendue pour éviter que le bord de la voile faseye/flappe- . Ce galon donc, est à refaire sur toute la hauteur de la voile ! Pour finir, la couture de la bosse du 1er ris donne aussi des vrais signes de fatigue -là aussi c’est technique: pour réduire la taille de la voile par grand vent, on la replie par le bas. Pour la maintenir repliée, on utilise un bout (corde) qui passe dans un anneau sanglé en hauteur à l’arrière de la voile ou “bosse de ris”. Il y a de même en face sur l’avant de la voile un “point d’amure de ris” et on tendra la bosse et le point d’amure de ris pour “prendre un ris”/réduire la voile. Mais je m’égare…
- C’est décidé, on se fait une révision d’ensemble des voiles afin d’être tranquille pour la suite! (comme c’est bientôt Black Friday, on en profitera aussi pour faire réviser le lazy-bag -l’enveloppe qui protège la GV des UV au mouillage-, recoudre un coussin de dossier fatigué et réviser le bimini du poste de barre -toit en toile au dessus)
- On contacte le voilier qui nous avait réparé le Spi, mais il n’a pas de disponibilités avant 10 jours et il est…sur Tahiti, ce qui n’est pas exactement sur notre route ! On trouve O’Rion sur Raiatea qui a de la dispo, go!
- Je vous laisse vous replonger dans le post sur Maupiti à propos de notre retour principalement au spi et nous voilà en face du chantier de Raiatea!
Désarmer (ou dégréer le génois et la GV) ?
Ça n’a pas l’air très compliqué: on défait tout, on plie, on met dans l’annexe, et on livre au voilier. Ça sera plus facile tout de même à plusieurs. « Quasar, dispo pour un coup de main ?» Nous sommes bien contents que Yann et Laura puissent nous aider. Ils ont une expérience qui nous permet de faire ça simplement, rapidement, le tout avec un beau pliage.
Le génois ça va encore, mais la GV, il y a le point d’écoute, les ris et les chariots à défaire, puis les lattes à enlever car la voile est 2 fois plus longue que l’annexe et surtout ça pèse lourd ! Encore un grand merci, car avec votre aide en 3 heures c’était plié (c’est le cas de le dire :’)
O’Rion
Mardi, Nicolas (O’Rion) prend bien le temps pour regarder les voiles avec nous. Nous y passons largement plus d’une heure, on sent qu’il connait bien son métier et nous donne de bons conseils.
Il nous permet de bien comprendre ce qui est important ou non et où on en est en terme d’usure: en gros le cœur des voiles est en bon état et on est sur des points d’usure habituels pour des voiles de cet âge (4 ans, comme Fakarêver). Il nous a aussi aidé à analyser des habitudes et des points sur le bateau à modifier pour ménager les voiles (réglage du 1er ris, faire attention aux haubans en grand largue, des vis à limer/protéger pour éviter de râper le génois).
Pendant ce temps là, les filles s’amusent comme des folles avec les chats et chiens de la voilerie, eux aussi très accueillants !
Re-armement:
Vendredi midi, le lazy-bag et la GV sont prêts: récupération chez le voilier; sieste (on a notre petit rythme à respecter); mise place et regréement (jusqu’à la nuit !)
Samedi c’est le génois! On a passé un peu de temps à attendre des accalmies, car pour le génois ce n’est pas facile au mouillage quand il y a du vent ! (mais bizarrement on n’était pas très chaud pour le remonter en route non plus!)
Le ré-armeement s’est finalement fait plus facilement que ce que l’on craignait (d’autant plus qu’on était plus que tous les deux!)
Il nous reste encore les bosses de ris à remettre et régler, mais ça sera pour demain: on annonce un vent calme… et départ lundi jeudi le vent a forci pour les Tuamotus!!
Eh bien, on vous espère parés pour cette traversée après cette grande révision des voiles! On a appris plein de choses sur les voiles! bon vent et bonne traversée!
Haut les coeurs moussaillons, vous v’là parés pour tenir tête haute à tous les vents !
Vous allez pouvoir écrire un nouveau volume : VOILES POUR LES NULS