Tahiti

On dormira à Moorea…?

Mercredi 14 août:

C’est décidé, c’est le jour de la grande traversée, en tout cas notre première navigation digne de ce nom! Direction Moorea, l’île voisine qui nous offre depuis notre arrivée de sublimes couchers de soleil.
Après la classe du matin (la rentrée à Tahiti a eu lieu mardi, on s’est calé aussi sur le calendrier scolaire ^^), nous préparons le bateau, et c’est parti! La météo prévoit cette fois du vent, qui arrive par le nord-est. Idéal pour naviguer vers le nord-ouest, pas trop de houle. Nous prévenons différents copains de notre départ et notre arrivée imminente, et nous prenons la passe qui nous mène vers le large. Passe beaucoup plus tranquille que dimanche, avec moins de risque de heurter un paddle ou un canoé…
Nous hissons la grand voile, et nous préparons à couper les moteurs, quand Vincent remarque que le moteur bâbord s’est déjà coupé pendant la manœuvre… Après plusieurs tentatives, nous nous rendons à l’évidence: il ne redémarra pas comme ça.
Deux choix alors: faire immédiatement demi-tour, ou poursuivre la croisière pour profiter du vent, ce qui permettra à Vincent de jeter un coup d’oeil au moteur. Ce n’est peut-être qu’un faux contact? Nous choisissons la 2ème option, et déroulons le génois, filant à plus de 6 noeuds avec un vent de 12 noeuds de moyenne, ça fait du bien de naviguer!
Les filles apprécient beaucoup le pique-nique, surtout les chips, et supportent très bien la houle et les mouvements du bateau.
Vincent met un harnais (bon finalement c’était de trop) et passe un moment avec le moteur, testant la batterie et divers composants, qui malheureusement fonctionnent tous très bien… Nous arrivons à portée de vue de la magnifique plage de Moorea, bordée de cocotiers qui se dessinent sur l’horizon, rendant la décision encore plus difficile à prendre: il faut faire demi tour… Les spécialistes de moteur et toutes les pièces sont à Tahiti, nous serons plus efficaces sur la grande île. De plus la perspective de faire plusieurs fois des manœuvres avec un seul moteur nous inquiète un peu (avec raison, comme on va le voir plus tard)
Magnifique virement de bord, le retour s’effectue au près, et c’est assez agréable de ne pas giter, l’allure est plaisante et les filles profitent à fond de leur navigation. Nous guettons les baleines, qui sont sensées commencer à arriver dans les eaux tahitiennes, mais elles ne se montrent pas.

Notre 2ème navigation

En arrivant dans la passe qui nous ramène à notre coffre d’amarrage, nous contactons Julien et Elodie, nos nouveaux copains du bateau Lotus! Ils sont arrivés il y a quelques jours à la marina de Taina, connaissaient très bien les anciens propriétaires de Fakarever, et ils ont deux filles, Violette (9 ans) et Lilas (5 ans).

Agathe et Cécilie sont ravies de ces nouvelles copines sur l’eau! Nous avions passé l’après-midi de la veille ensemble, avec une plongée à l’Aquarium, et un goûter sur Lotus!


Mais là ce n’est pas (encore) l’heure de l’apéro, nous avons besoin d’aide pour nous amarrer au coffre, car avec un seul moteur le cata peut avancer mais manœuvre plus difficilement. Il y a beaucoup de bateaux autour de notre bouée et évidemment beaucoup de vent ce soir-là, donc nous ne sommes pas de trop de 4 adultes + l’annexe qui pousse à bâbord pour réussir à passer un bout dans le corps-mort… Beaucoup d’émotions pour cette fin de navigation!
Nous prenons le goûter avec l’équipage de Lotus, pendant que Vincent et Julien tentent un premier diagnostic sur le moteur – malheureusement sans succès – puis les filles sont invitées à une soirée pyjama-bateau!

Elles préparent leur sac avec enthousiasme, et c’est bien chargée que l’annexe de Lotus repart, nous abandonnant tous les deux un peu seuls à bord… Nous en profitons pour nous changer les idées: douche, vêtements propres, et nous nous offrons un resto sur la marina!

Nous récupérons les filles le lendemain, et repartons avec Violette dans notre annexe pour aller plonger sur le récif non loin du bateau. Et là, ça y est! Un beau requin pointe noire passe nonchalamment à portée d’objectif, et la photo est assez bonne pour qu’on me croie cette fois ^^…

Repas avec les Lotus à bord de Fakarêver, et l’expert moteur Yanmar arrive en milieu d’après-midi: ce serait un problème d’arrivée du diesel au moteur. Il nous faudrait une poire pour aller plus loin, mais évidemment le 15 août tout est fermé. Ce sera pour demain.
Moorea va nous narguer quelques jours encore…

les miss!

Tahiti

A terre à Tahiti

Gros évènement aujourd’hui: nous avons loué une voiture! Et non pas acheté comme le soutenait Cécilie, qui était très inquiète de savoir ce que deviendrait la voiture une fois que nous serions en mer.

Sur les conseils de Maud et Yann, des amis qui avaient hébergé Vincent lors de son séjour en juin, nous avons emprunté LA route qui fait le tour de l’île en la suivant vers le sud. L’objectif des filles étaient de trouver une plage, le nôtre était à peu près le même, en intercalant quelques visites avant… A la fin de la journée tout le monde était ravi, c’est ça qui compte ^^!

Premier arrêt: le musée de Tahiti et ses îles! Il était en rénovation, mais les plus belles pièces des collections faisaient l’objet d’une petite expo très sympa. Nous y avons vu de beaux hameçons, de la même forme que celui de Mahoi (mais, si, dans Vaiana), une vraie conque qui servait à communiquer d’un bout à l’autre de l’île, des tikis (grandes statues en bois – ci contre)… Le musée est entouré d’un magnifique parc – presque zen – qui donne sur la mer !

Ensuite, route pour deux sites archéologiques présentant des vestiges de marae, des anciens lieux de cultes, dont il ne restait que les fondations en pierres volcaniques presque noires. Leur principal intérêt, aux yeux des filles, était la présence de divers coqs en liberté qui chantaient à tue-tête, courant un peu partout suivis de leurs poules, parfois même de poussins. Le second marae que nous avons visité était entouré de bananiers, ce qui nous a permis de découvrir son système de floraison et de production de fruits très particulier:

La grosse fleur rouge à droite soulève un pétale, et sous chacun d’eux se trouve plein de petites fleurs jaunes, qui une fois pollinisées se transforment en bananes

Puis visite de trois grandes grottes, très fraîches, et arrêt sur la plage de Taharuu: son sable est noir, et ses vagues extrêmement impressionnantes! C’est un beau spot de surf, nous avons vu quelques belles performances lorsque nous avons déjeuné au snack sur la plage. Vincent était bien tenté pour se baigner, mais nous avons finalement opté pour une belle petite rando au dessus des jardins d’eau de Vaipahi, au milieu de la forêt pleine d’arbres aux feuilles gigantesques et de toutes les couleurs, mais aussi de pins tout à fait commun, ce qui faisait un mélange de végétation tropicale et méditerranéenne assez surprenant.

Enfin nous nous sommes rendus sur une plage au sable doré, à l’abri du récif; les filles ont pu faire des pâtés de sables, chercher les poissons près du bord, et j’ai même rencontré un requin! Très gros, mais un peu trop loin pour faire une photo de qualité – je n’ose pas publier la photo, on se moquerait de la silhouette bleue vaguement reconnaissable… Mais j’ai eu beau me répéter que les requins n’ont que faire des petites nageuses en T-shirt UV, j’ai écourté ma plongée pour jouer avec les filles près du bord…