Non seulement nous avons mieux dormi dans notre nouveau mouillage, dans la baie de Vaiaeho, mais nous nous y sommes sentis tellement bien que nous sommes restés une bonne semaine ancrés là, sous le point culminant de Raiatea, le mont Tefatua (1017 m d’altitude)… Une gigantesque falaise percée de cascades, pas besoin de chercher bien loin: on a retrouvé notre Chartreuse protectrice…
Les fonds coralliens sont magnifiques, avec quelques tortues et raies léopards, une eau bien chaude, la mer est calme malgré le vent qui s’enfile par une trouée du massif montagneux, que demander de plus?
Une course de va’a! Nous sommes aux premières loges (ils passent à 30 cm du bateau) pour admirer et encourager les rameurs de V6, des va’a 6 places, qui se préparent lors de cette épreuve à la fameuse course Hawaiki Nui, qui aura lieu début novembre, entre Huahine et Bora Bora!
Le temps se gâte ensuite, avec beaucoup de pluie, transformant notre lagon bleu turquoise en eaux troubles et boueuses. Ces intempéries nous permettent d’avancer dans le programme scolaire, en faisant de longues sessions d’école le matin, de lire, de jouer aux Playmobils, de nous reposer et de décompresser! Ces deux premiers mois en Polynésie ont été riches en émotions et en expériences variées, cela nous fait un bien fou de ne rien faire!
Vincent (n’ayant rien à réparer edit: ayant fini de réparer l’impeller des toilettes électriques ) se métamorphose en boulanger, et fait ses premières expériences de pain maison: c’est testé et approuvé par les filles! (recette adaptée de Lotus en fin d’article)
J’en profite pour faire des essais de transformation de nacres: ça fait plein de bruits et ça met de la poussière partout, mais c’est très satisfaisant ^^!
Nous attendons une météo plus clémente pour nous rendre sur Bora; lorsque le soleil repointe le bout de son nez nous enchaînons les lessives, profitant du vent constant pour tout sécher rapidement (draps secs en 1h, qui dit mieux ?). Nous testons le restaurant de l’hôtel Fare Vai Nui, qui partage notre baie, et sommes très bien reçus par le patron et sa cheffe patissière! Nous nous régalons de poissons et de desserts maisons; les filles jouent sur le ponton avec les enfants d’une famille Polynésienne venue fêter l’anniversaire d’un grand gaillard, et pendant que Cécilie se fait offrir un bout de gâteau au chocolat par le benjamin de la famille, Agathe échange avec la cadette sur la possibilité de faire le tour du monde en bateau en 80 jours…
Nous pensons décoller de la baie jeudi, mais finalement restons une journée de plus: les éclairages ne fonctionnent plus dans la chambre d’Agathe, SuperVincent s’insère dans le circuit électrique du bateau et trouve la panne! (cosse mangée par le sel en fond de cale, 4h pour trouver!) Mieux encore, il la répare… Toujours aussi efficace, sa persévérance et son ingéniosité m’épatent à chaque fois…
Enfin, vendredi 11 octobre, nous levons l’ancre: beau temps, belle mer, ça devrait le faire.
Sauf que… on n’avait pas vraiment bien regardé la distance entre Raiatea et Bora, le GPS nous annonce une arrivée au mouillage à 18h30… ça va pas le faire, c’est trop juste, on nous a prévenu qu’il y a des patates de corail à éviter dans le lagon de Bora, on a besoin d’un bonne visibilité. Nous quittons notre vent arrière bien confortable, sous spi, pour nous détourner vers Tahaa: nous visons le mouillage près de la rivière de corail, facile d’accès et pas trop loin de la passe. Le vent s’est entretemps levé, nous arrivons entre Tahaa et Raiatea où le vent s’engouffre assez violemment, nous devons changer d’allure: le spi est rangé, la grand’voile et le génois sortis. La houle est de travers, et une vague un peu plus forte fait tomber quelques assiettes dans le carré: petite panique chez les filles, pas encore habituées à ce type de navigation. Le vent forcit encore, nous posons un ris à la grand’voile, puis rentrons un peu de génois; encore des rafales, nous arrivons à la passe et rentrons le tout… Nous sommes encore bien secoués en remontant vers le mouillage, et nous ne sommes pas fâchés de jeter l’ancre! Le mouillage est assez remuant, la nuit s’annonce agitée…
Vendredi, réveil aux aurores: cette fois, on part tôt! Nous devons auparavant passer à terre pour acheter une nouvelle bouteille de gaz, l’ancienne s’est vidée au milieu de la cuisson du gâteau au chocolat de la veille, et nous réussissons à lever l’ancre à 8h30! Nous préparons le spi, mais finalement la traversée s’effectue uniquement au génois: le vent est établi entre 18 et 23 noeuds, avec des rafales jusqu’à 25 noeuds, nous faisons une moyenne de 5,5 noeuds, toujours en vent arrière. La houle est assez impressionnante, et nous sommes bien contents de l’avoir dans le dos, surtout quand nous croisons des bateaux qui reviennent de Bora Bora, au moteur et avec la houle dans le nez!
Nous atteignons la passe de Bora Bora vers 13h30, et c’est parti pour le tour du lagon! Encore 2h de navigation cette fois bien tranquille, au milieu de l’eau turquoise; à notre droite le mont Otemanu, et à notre gauche de magnifiques motus qui se succèdent. Nous longeons les hôtels sur pilotis qui font partie de la carte postale de Bora Bora, et jetons l’ancre à 15h30 au mouillage au sud-est du lagon: c’est splendide! La baignade qui suit est amplement méritée…
Le programme des jours à venir: plage, snorkeling en dérivante, jardin de corail, et, peut-être, des baleines…
Recette facile de pain rapide
Pain “mou” qui se conserve 2-3 jours
Ingrédients:
– 400gr de farine (de blé blanche T45, ça fonctionne très bien)
– 3 cuillère à café de levure du boulanger (ou un sachet)
– 1 cuillère à café de sucre roux
– 1 cuillère à soupe d’huile d’olive (pour un pain moins friable)
– 320ml d’eau: 250ml d’eau de mer + 70ml d’eau (ou à priori de lait, mais je n’ai pas encore essayé)
Préparation:
1) Dans un bol, ajouter la levure, le sucre et un peu d’eau tiède (idéalement 37°, pas plus de 40° sous peine de tuer les levures) et mélanger. Laisser gonfler pendant 5 à 10 min.
2) Dans un saladier: ajouter la farine, la levure une fois prête, l’huile et l’eau tiède peu à peu tout en battant. La pâte doit être homogène.
3) Verser dans un moule à cake. Mettre le tout dans le four éteint et laisser gonfler 2 heures (Lotus fait 30 min mais peut démarrer le four sans ouvrir la porte -sous peine de voir le pain se dégonfler-)
4) Cuire 40 min à feu doux (on le laisse même dans le four le temps que celui-ci refroidisse)