Enfin, on y va! C’était toujours notre prochaine étape, en janvier, en février, en mars, mais entre les problèmes techniques et le confinement, le temps nous a finalement manqué pour rendre visite à ce troisième archipel. Du moins en bateau! Nous avons guetté avec anxiété la réouverture progressive des voyages inter-îles et des liaisons proposées par Air Tahiti, qui ne semblait remettre en route ses lignes qu’au compte-gouttes. Mais ça s’est fait: nous avons pris nos billets d’avion pour les Marquises! Entre deux chantiers et sacs à préparer, Vincent a passé quelques heures à l’agence d’Air Tahiti de Papeete pour acquérir une « carte famille », sésame pour obtenir des tarifs raisonnables, et pour réserver des vols vers Nuku Hiva et Hiva Oa – seules îles marquisiennes pour le moment à recevoir des avions. Je trouve des adresses pour nous accueillir ces vingt prochains jours, recevant des mails sympathiques avec remises exceptionnelles pour la reprise du tourisme et promesses de belles excusions!
C’est donc avec enthousiasme que nous quittons finalement Fakarêver mardi 16 juin: nous partons en vacances! Nous avons vraiment cette impression après cette dernière semaine pas très fun à ranger et récurer, et c’est la première fois depuis plusieurs mois qu’on s’embarque vers une destination sans regarder cinquante fois la force et la direction du vent… Première étape: une nuit à l’hôtel de l’aéroport, dont la réceptionniste est de Nuku Huva et la nièce de nos futurs hôtes… Elle nous raconte son parcours sur différentes îles – Tahaa, Raiatea, puis Tahiti – en nous précisant qu’elle est vraiment « fiu » de Papeete, de son bruit et de ses embouteillages, et qu’elle n’a qu’une hâte, retourner aux Marquises!
L’avion décolle à 8h30 le lendemain, nous nous présentons à l’enregistrement de bonne heure et sommes surpris par la taille de la file, qui n’avance pas bien vite- mais rapidement on appelle les « passagers pour les Marquises! – C’est nous!! », je ne suis pas toute seule à me dire que ça fera juste…
Passage de la sécurité, et retour à la réalité du reste du monde: on met nos masques! Obligatoire dans la zone d’embarquement et dans les avions, nous ressortons ceux que nous avions achetés deux mois plus tôt, plus pour comme souvenir que pensant vraiment nous en servir…
Décollage (avec du retard, mais c’est assez habituel sous ces latitudes), et nous admirons de haut notre mouillage de confinement, avec ses centaines de mètres de coraux qui forment la barrière jusqu’à la pleine mer. C’est aussi joli vu du ciel que sous l’eau!
L’archipel des Marquises est au Nord-Est de l’archipel des îles de la Société, ce qui rend son accessibilité aussi difficile en bateau, le vent étant le plus souvent Est / Sud-Est, mais ce qui nous permet de survoler les Tuamotus! Des formes ovales, encerclant des auréoles turquoises, alternant les taches jaunes et vertes en fonction de la végétation et du sable, là encore on se régale autant en les survolant qu’en y naviguant – sans avoir à guetter les patates de corail, c’est quand même bien pratique l’avion…
L’arrivée à Hiva Oa, première île de notre séjour marquisien, est fantastique: l’île se dresse soudain de chaque côté de nous, et notre appareil semble s’enfoncer au milieu des montagnes sauvages. La piste d’atterrissage est à 420m, nous avons vraiment l’impression de nous poser au coeur de l’île! Un minuscule et coquet aéroport nous attend, ainsi que Tematai, notre guide, avec de jolis colliers en graines pour nous accueillir, spécialité des Marquises!
Le trajet jusqu’à Atuona, la ville principale, ne dure que 20mn, nous avons le temps d’admirer la magnifique route goudronnée, qui ne semble pas être la norme sur le reste de l’île d’après notre chauffeur. Il nous dépose une petite heure à notre chalet, d’où nous avons une vue splendide sur la baie et les pics environnants, puis revient nous chercher pour que nous puissions passer la fin de journée à Atuona: c’est mercredi, la petite médiathèque du village, située juste à côté du centre artisanal, bourdonne d’activités! Nous y faisons un tour, et les filles s’insèrent rapidement dans un atelier qui prépare des jolies cartes pour la fête des pères; je prends une inscription qui nous permet d’emprunter quelques livres pour la semaine – Agathe est devenue fan de la série « la cabane magique », Cécilie a trouvé une histoire de Maui, et un petit livre propose une entrée dans la peinture de Gauguin, ce qui va nous permettre de préparer la visite au centre culturel dédié au peintre qui a terminé sa vie sur l’île!
Pendant que les filles créent et colorient, Vincent et moi découvrons l’artisanat marquisien: tikis et tortues en bois, coco sculptées, noix de Tamanus peintes et colliers de graines, nous craquons pour de magnifiques tapas: des peintures sur écorces, spécialité de Fatu Hiva, un île un peu au sud de Hiva Oa. L’artisane, qui en est originaire, nous parle de son art, qu’elle a appris de sa mère, des terres qu’elles entretiennent avec les différentes essences d’arbres, qui donnent des teintes de papier différentes. On nous a beaucoup parlé de l’artisanat marquisien durant cette année en Polynésie, et le petit aperçu que nous en avons cet après-midi nous promet de belles découvertes!
Les filles ressortent de la médiathèque avec de jolies cartes une barbe à papa, nous nous promenons sur la place principale du village, appelée tohua, entourée de beaux tikis en bois, cadeaux des différentes îles qui ont participé au Festival des Marquises de 2015. Tous les quatre ans a lieu une grande fête qui réunit tous les Marquisiens pour célébrer leur culture et leurs arts: danses, chants, tatouages, cuisines, l’idée est de faire revivre ce qui a bien failli disparaître dans les années 1980, étouffé par les messages des missionnaires et de l’Eglise.
Heureusement, un retour aux sources s’est opéré, avec la bénédiction de l’évêque d’alors, libérant la parole des anciens, permettant aux plus jeunes de se réapproprier leur culture, de réapprendre les chants, les danses, en cherchant dans les archives des premiers explorateurs, des premiers observateurs. Les tatouages ont fait leur réapparition, chaque île, chaque famille retrouvant les marques ancestrales et leurs significations. Ce Festival a permis aux Marquisiens de retrouver une fierté dans leurs origines et leurs traditions, effaçant l’étiquette « sauvages cannibales » qui les a très longtemps maintenus hors de leur histoire.
On trouve sur chaque île une place aménagée spécialement pour ce festival, inspirée des sites archéologiques, avec des plateformes en pierres protégées par des avancées en palmes, et entourées de Tikis sculptés spécialement pour l’occasion, et représentant chacun une île marquisienne.
Nous faisons quelques courses pour les prochains repas – notre chalet a une kitchenette bien pratique, puis nous préparons pour notre première excursion qui aura lieu le lendemain: l’île de Tahuata!
Notre guide s’appelle Pifa, et il nous emmène à Tahuata avec le petit bateau de copains pêcheurs (un poti marara), dans lequel deux bancs en bois ont été posés pour accueillir les touristes. La mer est belle et calme, et en sortant de la baie nous avons la joie d’observer des raies mantas qui tournent près de la surface! C’est une nurserie, des toutes petites raies passent et repassent sous la coque, elles sont une dizaines à folâtrer dans les vagues autour de nous.
Il faut ensuite une bonne heure pour rejoindre l’île, et les paysages qui s’offrent à nous sont une nouvelle fois tout à fait surprenants: de grandes collines rocheuses et dénudées, des grandes étendues de landes désertiques, on pourrait se croire en Ecosse! Quelques chèvres paissent sur les pans escarpés qui se jettent à pic dans la mer agitée; les vagues frappent violemment les rochers, ressortant parfois sous forme de brume sous pression lorsqu’elles ont trouvé leur chemin dans des grottes souterraines… On est bien loin de nos lagons familiers!
Nous descendons jusqu’au village de Hapatoni, petit village de pêcheurs, chasseurs, cultivateurs et artisans: les habitants ont tous une double casquette, et vivent quasiment en autonomie dans leur vallée. Leurs sculptures sur bois sont superbes, depuis la petite tortue jusqu’au casse-tête (arme au nom assez explicite), en passant par la conque finement ciselée et le bateau à deux coques sorti tout droit du film « Vaiana ». Pifa ne tarit d’ailleurs pas d’éloge sur cette oeuvre de Disney, l’ayant vu de nombreuses fois à l’affût des moindres détails dans les costumes et les histoires revisitées…
La grande spécialité du village est cependant la sculpture sur os (chèvre ou boeuf, pas de fémur humain en vue…); un sculpteur est venu de Tahiti sur l’île il y a une vingtaine d’année pour raviver cet art et former les artisans qui le souhaitaient, et qui forment désormais les nouvelles générations.
Nous suivons la route royale, qui joint les deux villages de l’île, avec un arrêt sur un site archéologique, qui prend vie sous les récits de notre guide: les plates formes en pierre sont cette fois des pae pae, des terrasses sur lesquelles étaient construites les habitations, permettant d’être surélevées par rapport au sol. Des familles entières étaient réunies sous le même toit- sachant que celui du chef devait être plus haut que les autres- on peut ainsi estimer le nombre d’habitants aux Marquises à l’époque de l’arrivée des Européens – certains parlent d’une centaine de milliers, en tout cas bien plus nombreux que les quelques 2000 habitants au début du XXème siècle, quand les îles étaient ravagées par les épidémies de rougeoles… Grâce au docteur Louis Rollin, qui a réussi dans les années 1920 par différentes campagnes de vaccinations et des mesures sanitaires à endiguer les maladies, les Marquises se sont lentement repeuplées, même si ses infrastructures ont été jusqu’à récemment très peu développées par rapport au reste des archipels.
Nous continuons notre découverte de Tahuata en nous rendant en bateau au deuxième village, Vaitahu. Le débarquement est épique: il n’y a pas port protégé, le débarcadère est livré aux vagues qui viennent s’y briser, certaines capables de soulever un bateau et le déposer à terre… C’est donc toute une technique: il faut approcher l’embarcation assez prêt du rivage, compter 7 vagues, puis quand l’énorme vague est passée on a une vingtaine de seconde pour débarquer, puis il faut recommencer… Beaucoup de dextérité de de la part du capitaine, et un peu d’agilité de la part des passagers…
Nous déjeunons chez Jimmy, qui nous a préparé de succulents plats polynésiens: poisson cru au lait de coco, poulpe au curry, poe de bananes… Nous nous régalons! Pifa emprunte un ukulele et nous ravit de quelques chants, et accompagne Agathe dans une jolie représentation de la danse apprise avec Diana à Fakarava! Elle épate tout le monde, et profite d’une petite leçon avec la maman de Jimmy qui lui apprend la danse de l’oiseau…
Nous terminons notre escale par la visite de l’église construite dans les années 1980 et financée par le Vatican: elle peut contenir trois fois la population de l’île, et mélange la liturgie chrétienne avec la symbolique marquisienne: une tortue s’est glissée dans le vitrail au dessus de Marie et Jésus – qui tient un uru dans sa main, la croix marquisienne à côté la croix du Christ, c’est une belle oeuvre syncrétique, réalisée par de nombreux sculpteurs marquisiens.
Enfin, après-midi plage: nous nous arrêtons dans la magnifique baie de Iva Iva, plongeons depuis le bateau avec une frite en mousse ( Cécilie lorgnait sur la frite rose depuis le début de la journée, se demandant à quel moment nous allions enfin les utiliser) pour rejoindre une très belle plage de sable blond. Les vagues s’enroulent et se déroulent sur le rivage, emportant nos deux crevettes hilares et les rejetant loin sur la plage, au milieu de leurs éclats de rire. « Je me suis bien amusée! » a conclu Cécilie après une heure de yoyo dans l’eau, on s’en serait douté ^^…
Le retour en bateau est bien remuant au moment de passer le canal du Bordelais, qui sépare Tahuata de Hiva Oa: l’impression d’être dans une machine à laver, avec les vagues qui heurtent la terre d’un côté et de l’autre, notre pauvre petit bateau au milieu de leurs retrouvailles… Nous accostons trempés, mais ravis de cette belle journée!
Pas d’excursion le lendemain, nous sommes tous bien fatigués; nous profitons de notre beau chalet et des livres empruntés à la médiathèque.
Nous louons une voiture les deux jours suivant pour explorer Hiva Oa: Tout d’abord la côte sud, avec le village de Taaoa, qui abrite une jolie petite église. Très différentes des églises des Tuamotus, décorées de nacres et de coquillages, les églises marquisiennes sont toutes en pierre et bois, avec des chaires magnifiques sculptées et des chemins de croix en bas-relief. Le mur derrière l’autel est composé de gros blocs de pierre, certaines en grès rouge, vestiges recyclés des autels à sacrifice marquisiens…
Un grand site archéologique a été restauré à proximité du village, mais comme il n’y a plus de touristes depuis plusieurs mois, les herbes en ont profité pour pousser, et nous progressons dans un site sauvage au milieu des magnifiques banians (arbres sacrés aux racines impressionnantes), à la recherche d’un tiki caché sur les terrasses un peu en hauteur… Les moustiques ont l’air de s’y plaire, et nous décident à acheter du monoï anti-moustiques à la superette en rentrant au chalet… La vie en bateau nous avait épargné jusqu’à présent ces petits prédateurs, mais nous n’allons pas tarder à faire également connaissance avec les nonos, insectes minuscules habitants des plages qui piquent sans se faire voir mais dont le souvenir peut être tenace, jusqu’à trois jours après leur rencontre….
Nous sommes donc bien équipés dimanche pour nous lancer dans notre première grande randonnée, sur la côté nord de l’île: nous partons du petit village de Hanaiapa pour rejoindre « la plus belle plage des Marquises » (nous allons en croiser quatre répondant à cette description durant notre séjour…) à 2h30 de marche. La balade est splendide, elle suit deux vallons qui encadrent des bras de mer, faisant alterner des chemins au milieu d’une forêt de pandanus (arbres aux racines qui surgissent du sol, formant des petits tipis) et des cols désertiques, à la végétation rare et mâchonnée par des troupeaux de chèvres à moitié sauvages – et qui nous narguent dans les passages difficiles en descendant droit vers la mer, ne s’encombrant pas de lacets ou de sentiers… L’arrivée sur la plage est vertigineuse mais splendide, l’eau est turquoise, la baie est encadrée par des collines à la terre rouge, encore un paysage surprenant et magique. Des vaches paisibles nous accueillent dans la cocoteraie qui longe la plage, et nous nous tartinons de monoï en sortant de notre bain de mer bien mérité. Nous pique-niquons à l’ombre d’un tamanu, en observant les nonos qui s’enlisent dans l’huile qui nous couvre des pieds à la tête, et un requin tout noir qui passent à quelques mètres du bord… Pas sûre que cette plage soit si accueillante finalement… Le chemin du retour est rendu un peu plus rude par la chaleur, même si une brise fraîche souffle de temps en temps, et c’est fourbu mais très fiers que nous croisons Pifa, notre guide Tahuata, à côté de notre voiture à Hanaiapa: il est venu rendre visite à sa famille, et le groupe qui déjeunait à côté de nous sur la plage étaient ses cousins…
Lundi nouvelle excursion, cette fois à Tematai, notre guide du premier jour: direction le Nord-Est de l’île, sur le site archéologique de Puamau. Il faut deux bonnes heures de route pour l’atteindre, car la route bétonnée (déjà bien moins confortable que l’asphalte) fait place à une piste cahotique à souhait, mais splendide: elle longe en surplomb de baies grandioses, au milieu de falaises cramoisies, chaque virage nous offre une nouvelle vue à couper le souffle! Tematai nous parle de la vie quotidienne à Hiva Oa, des travaux de la nouvelle route, nous fait cueillir des goyaves sauvages et des pamplemousses succulents. A Puamau nous rencontrons les plus grands tikis en pierre des Marquises – du moins, les plus grands découverts et mis en valeur; d’après Tematai, il y en a d’autres dans la forêt, que les chasseurs découvrent de temps à autre, mais les propriétaires des terrains (toutes les terres appartiennent à quelqu’un, il n’y a pas de domaines publics) refusent le plus souvent que l’on aille « déranger » les tikis, par crainte d’un mauvais sort. Tematai oeuvre beaucoup pour la valorisation du patrimoine archéologique de l’île, mais il est d’après lui difficile de revenir sur le statut « tabou » de ces sites, donnés par les missionnaires lors de leur arrivée sur l’île. Les tikis, qui sont pour beaucoup des statues d’anciens chefs mis sur les places des villages, sont aujourd’hui craints encore par beaucoup de Marquisiens, et restent seuls au milieu de la végétation. Une nouvelle équipe d’archéologues doit venir à Hiva Oa dans les prochains mois, Tematai est en pleine discussion avec les propriétaires terriens pour permettre le bon déroulement des fouilles, et leur montrer l’intérêt de ces recherches pour la mémoire collective.
Nous avons donc la chance d’admirer notamment le tiki couché, une femme en position « tortue », symbole de fertilité, et d’un immense tiki en pierre, grand chef de la vallée. Hiva Oa a postulé pour être classé comme site protégé par l’UNESCO, les habitants attendent beaucoup de cette nomination, qui devrait leur permettre de développer le tourisme culturel sur leur île.
Pique nique à la plage, avec bain de mer pour les chevaux voisins – de nombreux équidés paissent le long des routes, parfois accompagnés par leur poulain « trop chouchous!! » d’après les filles, puis retour en s’arrêtant au petit village d’Anahi. Nous discutons avec des mamies qui regardent les hommes s’entraîner à la danse du cochon, dont elles nous racontent la légende: le sorcier d’Hiva Oa rendait visite au sorcier de Ua Pou, réputé pour sa puissance; ce dernier rate complètement sa démonstration, et le sorcier d’Hiva Oa fait alors étalage de sa propre puissance: il appelle son cochon, resté sur son île, le plus gros que personne n’ait jamais vu. Le cochon entend son maître, et plonge dans la mer pour le rejoindre; des thons s’accrochent à ses poils en passant, et quand le cochon met le pied sur Ua Pou, il est mis à mort par les habitants qui ont alors de quoi manger pour plusieurs mois… La danse du cochon de Hiva Oa est celle du sorcier qui appelle son cochon, à base de grands cris gutturaux et tapes sur les cuisses…
Toute l’île est en ébullition depuis quelques jours, car jeudi, le président de la Polynésie et plusieurs ministres sont de passage! Tous les villages préparent donc une représentation, et des festivités auront lieu tout le week-end. Nous ne pourrons pas y assister, nous repartons le mercredi, mais nous avons droit aux répétitions!
Le lendemain, nous visitons le centre culturel Gauguin et l’exposition consacrée à Brel, et nous entendons au loin les cris de centaines d’enfants. Cela nous distrait un peu de la contemplation des oeuvres du peintre maudit (toutes des reproductions), même si les filles sont contentes de retrouver les toiles détaillées dans le livre de la médiathèque; l’exposition sur Brel est succincte, le clou étant son avion Jojo au milieu du hangar, mais nous ne sommes pas très familiers de l’univers de Brel, et les chants à l’extérieur se font de plus en plus insistants.
Renseignements pris, ce sont les enfants de toutes les écoles de l’île qui répètent dans le gymnase juste à côté; nous finissons par en trouver l’entrée, et en prenons plein les oreilles: ça chante, ça danse, les hauts tambours résonnent, c’est chouette! Les pauvres instits doivent être bien fatigués, mais les enfants sont très enthousiastes! Nous les retrouvons en début d’après-midi au tohua, la place aux tikis, pour la répétition générale en situation, et nous en avons la chair de poule… ce sera une belle cérémonie!
Petite promenade jusqu’au tiki souriant, lui aussi la statue d’un chef d’une autre vallée, puis nous quittons Hiva Oa pour Nuku Hiva. Cette première semaine marquisienne a tenu toutes ses promesses: paysages sublimes et étonnants, découvertes culturelles et artisanales, Marquisiens adorables et accueillants, nous avons hâte de découvrir la suite!
Encore de belles découvertes que vous nous faites partager: merci!