Tahiti

Premiers jours à bord de Fakarever

Nous avons déjà parcouru 150 milles, laissé les îles de la Société derrière nous, nous attaquons l’archipel des Tuamotus… euh… en fait… non pas vraiment.
En vrai nous n’avons même pas encore démarré le moteur, seulement celui de l’annexe (péniblement porté et fixé, on a eu quelques sueurs froides dans la manœuvre…). On commence tout juste à comprendre comment fonctionnent et à quoi servent toutes les machines à bord ( générateur, dessalinisateur, pompes à eau diverses…), on s’attaquera à la partie navigation la semaine prochaine !

Moorea
Notre voisine, Moorea

Voici ce qu’on fait de nos journées:

Réveil aux aurores : 6h tapantes, en même temps que le soleil. Tout ici commence tôt, les administrations ouvrent à 7h30, les magasins 8h, et en compensation tout ferme plus tôt aussi… On vit au rythme des poules, et des coqs qui se promènent en liberté dans l’île et chantent toute la journée.

Petit dej dans le cockpit : vue sur le volcan de Moorea, avec des visiteurs merveilleux : une raie le premier jour, et ce matin une tortue qui s’est régalée de ce que pouvait héberger notre bouée. Elle a fait son show un bon quart d’heure, puis s’en est allé prendre son dessert ailleurs. ‘Encore plus magique que les merles du jardin !’


Rangements divers : beaucoup de rangement en fait, pour faire rentrer tout ce que contenaient nos sacs, pour organiser nos vivres, pour rendre le bateau vivable, pratique et efficace !
Appropriation des chambres : Agathe s’est déjà construit une belle cabane, paradis des fées et des barbies, elle a l’air d’être bien dans sa chambre à elle ( il aura fallu aller au bout du monde pour être enfin indépendante, et elle a l’air d’apprécier!)
Courses courses: le Carrefour est à 500m, le long d’une nationale 2×2 voies pas très agréable, mais une fois dans les rayons nous ne sommes pas dépaysés : reblochon et raclette, mousse au chocolat (à 8€ les 4, on s’en passera cette année), on retrouve tous les produits « comme à Montbonnot » ! On essaie quand même de trouver du local, des beaux poissons, des bons jus de fruits, mais il n’y a quand même pas grand-chose… On trouvera sur les marchés !
Plongées : il n’y a pas de plage à proximité de la marina de Taina où est amarré le bateau, mais les récifs sont à une minute en annexe, donc notre première plongée s’est faite au milieu des coraux ! Poissons multicolores ou turquoises, énorme murène (bien contente qu’il y ait 3m de fond, je n’aurais pas aimé l’avoir près de mes mollets…), que demander de plus ? Nous plongeons aussi du bateau, pour se rafraîchir rapidement ou faire de magnifiques figures en vue des prochains JO !


Mises en route / prise en main du bateau : le bateau est un grand terrain de jeu pour bricoleur, il y en a partout et pour tous les goûts ! Circuits d’eau, circuits de gaz, dessalinisateur avec plein de filtres et de tuyaux, cales et coques à explorer, on peut facilement y passer ses journées. Vincent se débrouille comme un chef, il m’épate quand il réussit à débloquer toutes les situations aussi efficacement, même si “ça prend un peu plus de temps que prévu” ^^… On a bientôt fait le tour de la partie habitation du bateau, bientôt on s’attellera à la partie navigation : voiles, bouts et moteurs… ce qui en fait un bateau en fin de compte…
Jeux sur le pont, dans les chambres, sur le trampoline, sur la plage en hauteur… Les filles s’ébattent joyeusement toute la journée dans tous les sens, (je m’égosille aux cris de «  ne courez pas !! faites attention!!), voyant du danger partout, mais pas de doute, elles vont rapidement avoir le pied marin… On a commencé à faire un peu de musique, Agathe s’est emparé du ukulele et a entamé ses premières leçons de flûte à bec, les sirènes n’ont qu’à bien se tenir !


A 20h, tout le monde est bien épuisé, et nous battons les records du monde de vitesse d’endormissement. Il fait nuit depuis 2h déjà, pile 12h de soleil par jour, ça nous permet de bien nous caler au décalage horaire !

Quelques sources d’étonnement:

  • le tutoiement généralisé : on dit tu à tout le monde, et c’est extrêmement déroutant ! Toute une éducation à revoir, les réflexes sont coriaces, on va s’y faire, même si ce n’est pas désagréable de se faire appeler « ma belle » par la serveuse de Mc Do (qui avait 15 ans de moins que moi), et un peu bizarre d’entendre « et voilà ton plat, maman » par un serveur rugbyman de 50 ans…
  • la facilité avec laquelle les filles se sont adaptées à leur nouvel environnement : c’est Agathe qui en a fait le constat l’après-midi du 2ème journée, et c’est vrai que c’est impressionnant. Pas de coup de blues pour le moment, beaucoup d’enthousiasme, elles s’orientent sur le bateau comme si elles y avaient toujours habité, sont très à l’aise sur l’annexe, le nouveau rythme de vie leur plaît beaucoup !