Tikehau

Nord de Tikehau: découvertes

Après une énième visite à la petite épicerie du coin pour acheter quelques pommes, un dernier repas au snack du port, et une soirée pyjama sur Fakarêver, nous levons l’ancre, et entreprenons la traversée du lagon vers le nord. La difficulté: rien n’est cartographié une fois sorti du chenal, qui s’arrête à un mille nautique du village. On navigue à vue, en veillant constamment aux énormes cheminées de corail qui peuvent surgir à n’importe quel moment… Il faut donc que le temps soit beau, qu’il y ait un peu de vent mais pas trop, et que le soleil soit derrière nous. On est un peu stressé? Carrément! Même si Claude de Timshell nous a assuré qu’on les voyait bien, on n’en mène pas large au début de cette navigation particulière… Je suis juchée au pied du mât, jumelles à la main, les yeux plissés à la recherche de la moindre variation de couleur de l’eau, signe de changement de profondeur, et donc de remontée de patate. Nous avons le soutien des images satellite de Google, mais malheureusement très vite des nuages voilent les parties des clichés qui nous intéressent… Cela nous permet cependant de nous faire la main: « là il doit y avoir une patate à 2h – oui, je la vois!- ok, là y’a une zone plus claire à 10h – effectivement, je l’ai sur les photos ». Finalement ce n’est pas si compliqué… Je finis même par deviner (et gagner mes paris contre Vincent) à la couleur de l’eau la profondeur sous les coques… Mais on est contents d’arriver, c’est fatigant de faire la vigie…
Nous passons à côté de l’île aux oiseaux, petit îlot très boisé, sur lequel nichent de nombreuses espèces d’oiseaux marins: ça piaille au passage du bateau, mais on ne s’arrête pas, ce sera sur le chemin du retour!
Notre mouillage est proche de l’ancien village, déserté dans les années 70; la nature a repris ses droits, mais Vincent l’a retrouvé lors d’une de ses explorations:
(Vincent) Tiens des arbres à feuilles (ça change des palmiers!), cela voudrait dire que ça a été habité ? Une tâche verte fluo au milieu de la forêt.. c’est une maison!
Ici une deuxième avec une vieille 403 encore garée à côté. Cette maison-ci devait avoir une belle terrasse, on voit encore la barrière en bois travaillé.. Et ici ? Un cimetière avec quelques tombes. Là, un escalier qui mène à une maison qui a dû être démontée lors du déménagement au nouveau village… bref, me voilà transformé en Indiana Jones pour quelques instants, à imaginer les rues, le jardin que les restes de la tondeuse devaient entretenir…

(Leslie) On se rend compte que lorsqu’un motu n’est pas entretenu, les noix de coco pas régulièrement ramassées, cela devient rapidement une jungle impénétrable. De chaque coco peut naître un cocotier, les jeunes pousses sont partout!

Vincent initie les filles au secret du feu: il y a des restes de foyers utilisés par des ramasseurs de coprah, qui viennent passer quelques jours par mois sur le motu en face du bateau, nous en profitons pour brûler nos emballages. Vincent, ancien éclaireur maître de la fleur rouge, montre à Agathe et Cécilie, un peu impressionnées, comment construire un feu et le faire partir juste avec un briquet, tout en étant efficace pour qu’il ne fume pas. Elles construisent le leur, et au troisième essai c’est le succès! Elles assimilent les règles de sécurité à suivre pour ce genre d’opération, et pour finir la difficulté de l’éteindre: il faut plusieurs seaux d’eau pour venir à bout même d’un petit tas de braise …
Les fonds marins sont beaucoup plus décevants: on nous avait promis des flottilles de poissons, des nuées d’écailles, mais on ne voit rien du tout. La visibilité est très mauvaise, l’eau est trouble, on lève donc le camp au bout de deux nuits pour l’île aux oiseaux.

Nous cherchons où mouiller, en en faisant le tour, mais malgré les indications glanées sur les blogs, on ne trouve pas d’endroit peu profond et pas trop proche de l’île (le vent tourne dans tous les sens en ce moment). Dans un raffut étourdissant – les oiseaux commentaient en direct nos différents essais – nous abandonnons et nous dirigeons vers l’est, près d’une fausse passe (l’eau entre de l’océan, mais ce n’est pas assez profond pour qu’un bateau puisse y accéder) en espérant que l’eau sera plus claire. Cette fois on trouve un bon emplacement, on reste là – mais l’eau est toujours trouble, tant pis pour la pêche…
Nous rejoignons finalement l’île aux oiseaux en annexe: quinze petites minutes, la mer est plate, on file vite!
Le comité d’accueil est au complet: sternes blanche, fous à patte rouge, puffins, noddis avec leur petite tache blanche sur la tête anticipent notre arrivée par un tintamarre impressionnant. Nous accostons, et entreprenons le tour de l’île – il est demandé de ne pas s’enfoncer au milieu des arbres pour ne pas effaroucher les oiseaux. Nous finissons par nous accoutumer au bruit et aux odeurs, et nous nous émerveillons devant les oisillons duveteux des fous à patte rouge, énormes bébés dans leur petit nid; les oiseaux nichent partout: sur les rochers, sur le platier, dans les blanches hautes des arbres, à hauteur d’yeux… Ils ne sont pas vraiment effrayés par notre passage, ils nous informent poliment mais fermement qu’il s’agit de leur territoire, et qu’il est hors de question que nous nous y installions. Nous poursuivons notre route, apprivoisant les magnifiques sternes blanches, qui nous permettent d’approcher tout près d’elles, écoutant les différents cris pour en identifier leur propriétaire, pas évident du tout… Au bout de deux heures passées hors du temps et du monde, nous allons nager le long des récifs de l’îlot, où l’eau est bien plus claire: des requins pointe-noire viennent nous saluer, nous croisons un beau tétrodon, des coraux violets, une belle plongée!

Sterne blanche
noddis

Vidéo à venir, dès que la connexion internet sera meilleure

L’après midi, nous apercevons de loin une trombe d’eau, c’est impressionnant…

Un monocoque s’est installé non loin de nous – cela faisait quatre jours que nous étions seuls au monde-, Holnis, déjà aperçu à Maupiti. Son propriétaire, Jean-Pierre, est un vieux loup de mer qui a déjà fait un tour de monde en voilier il y a trente ans, à l’époque du sextant et des cartes… Il est parti de Porquerolles l’année dernière avec son nouveau bateau pour naviguer dans le Pacifique, et a plein de tuyaux à nous donner sur les Marquises, où il retournera fin janvier; il y a de fortes chances que nous l’y recroisions!
Nous commençons à étudier sérieusement la météo, car le temps file et nous sommes attendus à Rangiroa lundi: si nous apercevons l’atoll depuis le mouillage de l’est, la passe de Tikehau étant à l’ouest il faut quand même 10-12h pour passer d’un atoll à l’autre, s’il y a du vent. Mais il n’y en a plus du vent, depuis maintenant trois jours; c’est top pour les mouillages, le bateau ne bouge pas d’un poil, mais moins pour naviguer. Une fenêtre favorable s’annoncerait la nuit de jeudi à vendredi, avec 5-10 nds de vent (rien de folichon), nous décidons de retourner au mouillage de la passe, pour nous préparer à la traversée.
Avant de partir, nous rendons visite à la communauté du Jardin d’Eden, à l’est de l’atoll: il s’agit d’une communauté chrétienne, les Hong, dirigée par un « grand-père » de 93 ans, originaire de Taiwan, et qui prône un retour à la terre dans l’esprit d’Adam et Eve – avant la pomme… Cette communauté achète des terrains un peu partout dans le monde, et les cultive sur les bases de la permaculture et du bio; leur terrain à Tahiti a même été étudié par le ministre de l’agriculture polynésienne, et a donné des idées pour développer une agriculture durable sur les îles. Le produit des récoltes est revendu aux localités environnantes, avec un circuit court privilégié. Le site de Tikehau n’est plus occupé que par deux couples et leurs enfants, même si les infrastructures peuvent accueillir plus de 150 fidèles qui viennent une fois l’an; on nous en fait faire le tour, nous montrant les plantations de vanilles, de salades, de bananiers…

Le terrain aride du motu a été enrichi au fil des années par du compost et de la bourre de coco, finissant par former un humus qui retient l’eau et permet de nourrir des espèces qu’on trouve d’habitude sur les îles hautes, où l’eau ne manque pas. Un élevage de cochon est utilisé pour le compost – système que l’on avait vu au lycée agricole de Moorea; les poules font la chasse aux cafards, des arbres épineux et acacias ajoutent de l’azote à la terre, et sont plantés au milieu des herbes aromatiques – des solutions naturelles sont trouvées pour la plupart des problèmes. Nous repartons avec de belles salades fraîches et une magnifique papaye, mets rares aux Tuamotus!


Nous regagnons la passe sur un miroir: le ciel se reflète dans l’eau, on peut y distinguer chaque nuages, c’est magnifique, mais moins pratique pour guetter les coraux. L’eau est argentée, et c’est difficile de saisir les différentes nuances de bleus, avant-coureuses des changements de profondeur… A tel point que nous sommes pris de panique lorsque nous croyons voir des affleurements oranges devant nous – un récif! A gauche toute!! Mais lorsqu’une des patates fait un plouf en disparaissant, nous comprenons qu’il s’agissait de tortues qui prenaient le soleil…
Nous arrivons à bon port et retrouvons le paysage familier de notre arrivée à Tikehau: le petit village de pêcheurs, Timshel toujours à sa place, retour à la civilisation! Vincent s’arrange avec les pêcheurs pour leur acheter quelques produits de leur pêche du lendemain, et finalement, debout à 6h30, il les accompagne jusqu’aux pièges à poissons pour assister à leur capture…
(Vincent) Les parcs à poissons me sont présentés, avec d’abord le grand salon pour réceptionner les poissons – quel accueil – puis, accolée, la petite chambre plus intime. Ces deux salles sont en forme de cœur avec la porte d’entrée dans la pointe intérieure: les poissons peuvent entrer, puis ils suivent les bord et ne trouvent plus la sortie ! L’entrée de la chambre est dans la pointe du cœur du salon. Ainsi les poissons ont de la place dans la première « pièce » pour accueillir leurs copains et ils sont ensuite poussés dans la deuxième où ils seront pêchés. Le pêcheur met son masque, plonge dans la petite chambre, ça s’agite: quel outrecuidant vient dans cet endroit privé ? Il prend le harpon: une carangue, une deuxième, puis une troisième, bleue cette fois-ci. Et là ? Un ballon, un gros oursin ? Non, c’est un diodon: en cas de danger il se gonfle et et des épines se lèvent tout autour de son corps! Il est vite évacué. La suite se fera au filet, un pêcheur pousse les poissons dedans, l’autre le remonte rapidement gonflé de poissons de toute sortes: rouget, parai, et plein d’autres dont je ne connais pas les noms..
La caisse est remplie, on rentre! Ils m’offrent gentiment, à la polynésienne, de quoi nous régaler les prochains jours et remplir le congel… Nous apportons un gâteau chocolat-banane à partager à 16h, et Benoît, le pêcheur, est ravi!

Tikehau

Plongées à Tikehau

(Pour info, les vidéos des deux articles précédents ont été enfin publiées:
Balades à Tikehau et la grande traversée Tahaa-Tikehau )

Nous continuons notre formation en plongée sous-marine, et prenons petit à petit de l’assurance: l’appréhension de la première plongée a complètement disparu, le vidage de masque ne pose plus de problème, et nous apprenons lors de la 3ème plongée à utiliser le STAB- gilet que l’on gonfle et dégonfle en fonction de la profondeur souhaitée. Nous gagnons en mobilité et en stabilité, on s’épuise moins à palmer pour rester à la même profondeur, on découvre une sorte d’apesanteur: on flotte entre le fond et la surface comme un ballon d’hélium, nous laissant porter par le flux et le reflux des vagues de la surface, ou du courant de la passe.

Nous sommes accompagnés par une Américaine fan de plongée, en vacances toute seule en Polynésie pour 15 jours, et qui est du genre chanceuse: le requin-tigre, invisible depuis trois jours, vient faire un tour dans la passe jusque sous le bateau! J’étais en snorkeling à ce moment-là, Vincent a compris à mes grands gestes éperdus qu’il devait se mettre à l’eau; le requin n’a pas bronché en nous voyant, nous ignorant superbement, mais nous laissant prendre quelques plans et clichés… Lorsque l’Américaine remonte de sa plongée, aux anges d’avoir croisé le requin, des dauphins se manifestent à une trentaine de mètres du bateau, avec quelques vrilles impressionnantes. Nous partons pour notre leçon avec Vincent, et à notre retour, nous apprenons que les dauphins sont venus jouer autour du bateau, « I could nearly pat them!!! ». Il y a des gens avec qui il faut voyager…
Dernier jour de formation: nous faisons 2 plongées en palanquée (terme qui désigne la quantité de marchandise qui peut être portée en une seule fois par un palan, mais également un groupe de plongeurs sous-marins – je n’ai pas apporté mon Larousse historique de la langue française, faudra que je pense à faire une recherche en rentrant…) avec deux autres plongeurs plus confirmés, David et Sophie, qui ont laissé leur petite Marla au centre de plongée avec nos deux filles; entre parents indignes on se comprend …
Nos deux plongées durent 45 mn chacune, et cette fois plus d’exercices: de la balade et du plaisir pur. Nous descendons à 20 mètres, et re-re-redécouvrons cette passe que nous pensions connaître par cœur, mais qui semble changer d’aspect à chaque descente, en fonction de la lumière, de la transparence de l’eau, et des poissons! Qui nous offrent un festival de couleurs et de formes dès les premières minutes: des bancs gigantesques circulent au-dessus de nos têtes, nous encerclent, se défont et se reforment, on ne sait plus où regarder… Nous traversons au milieu de centaines de bécunes, pas effarouchées, qui nous regardent de leurs yeux vitreux; nous jetons un œil sous les corniches où se réfugient les rougets et les perches; nous nous laissons entraîner par le courant entrant de la passe, pour ressortir dans le lagon, complètement désorientés!

Pour notre dernière plongée, Ronald, notre moniteur, nous emmène au “trou aux requins”, à l’extérieur de la barrière et un peu plus loin de la passe: un tombant qui plonge à pic très profond, bordé de coraux en forme de choux-fleurs rosés, rouges et jaunes. Des milliers de rougets y sont accrochés, mur vivant aux yeux écarquillés; nous longeons cette falaise sous-marine, puis remontons petit à petit jusqu’à nous retrouver à quelques mètres de la surface, profitant de la lumière qui perce à travers les vagues pour explorer des petites vallées au milieu des champs de coraux. Le ressac nous berce et nous balance, sur le même rythme que les poissons qui se laissent aller le long du récif. Nous apercevons un petit requin pointe blanche, et une tortue passe en filant au-dessus de nos têtes. L’ambiance de cette plongée est très différente de la première, mais nous en sortons tout aussi émerveillés.

Nous avons hâte maintenant d’aller voir les fonds de Rangiroa et de Fakarava, même s’ils sont paraît-il moins poissonneux (mais plus « requin-neux »). En attendant de changer d’atoll, les filles profitent de leurs nouvelles copines, Lysandra et Laura, filles des propriétaires du club de plongée: baignades depuis le bateau, promenade sur les platiers, jeux, dessins et gâteaux au chocolat… ça va être dur de partir!

Vidéo des plongées
Tikehau

Balades à Tikehau

Et le soleil apparaît… il fait s’évaporer notre fatigue, scintiller les vagues, dorer le sable et colorer les coraux: il redonne vie aux îlots isolés qui ceinturent le gigantesque lagon de Tikehau, que nous n’osons pas encore traverser. Nous restons une bonne semaine à notre mouillage près de la passe, pour plusieurs raisons: la plus évidente, reprendre du poil de la bête. Puis, pour écouter de nouvelles histoires; celle de Timshel tout d’abord, notre voisin si accueillant à notre arrivée. Agnès et Claude sont partis, il y a 40 ans, de France avec leur monocoque et leurs deux jeunes enfants, avec des cartes et un sextant. Ils sont arrivés 3 ans plus tard aux Marquises, puis se sont installés à Tahiti, Claude a monté son chantier naval, a construit Timshel, avec lequel il a affronté le Cap Horn, est remonté jusqu’en Alaska, et profite d’une retraite bien méritée à Tikehau. Nos voisins connaissent l’atoll par cœur, y passant une bonne partie de l’année, et nous recommandent les mouillages en fonction du vent, nous informent du jour de passage de Dory, le bateau ravitailleur, des us et coutumes des habitants… Un trésor pour deux voyageurs un peu perdus dans ce nouvel environnement tout plat. Les Tuamotus, ce sont uniquement des atolls à fleur d’eau; nous cherchons vainement le relief au milieu du lagon, mais il a disparu depuis bien longtemps. C’est donc un chapelet d’îles qui s’égrainent le long de la barrière de corail, et qui se maintiennent grâce à la production de récif par le corail (et de sable par les poissons perroquets) ! La vie des îles du Pacifique… Une nouvelle île s’est crée il y a 15 jours dans l’archipel des Tonga, suite à une éruption volcanique: c’est parti pour un nouveau cycle de plusieurs millions d’années!

Lorsque la houle et les vagues le permettent, Claude initie Vincent à la chasse sous-marine: nous avons récupéré un harpon des anciens propriétaires du bateau, mais préféré pour le moment les shooting photos au shooting tout court. Claude équipe Vincent en plombs et en gants, lui donne quelques conseils, et c’est tout sourire que Vincent revient de sa pêche: 4 magnifiques poissons-perroquets*! Nous en congelons deux, et dégustons les deux autres cuit lentement à la poêle: un régal!

* Précisons tout de même qu’il faut faire attention à la ciguatera – appelée communément gratte. C’est une algue microscopique qui peut proliférer dans le corail et remonter la chaine alimentaire via le poisson de récif sur lequel elle n’a aucun effet. Elle est sans odeur, non détruite à la chaleur et non détectable! (même si il existe des méthodes empiriques comme donner un bout du poisson aux fourmis et guetter si elles s’en désintéressent ou utiliser son chat comme goûteur) Elle a malheureusement beaucoup d’effets quelques heures après l’ingestion de poisson contaminé dont le fait de gratter un peu partout et surtout aux articulations. Il faut donc bien se renseigner avant de pêcher car la contamination dépend des sites et des espèces de poissons. Par bonheur peu d’espèces sont touchées à Tikehau et nous avons donc eu le choix dans notre pêche ! Ensuite pour limiter le risque, il vaut mieux aussi vider le poisson juste après la pêche; nous en avons aussi profité pour le manger juste après… tout frais !


Un nouveau monocoque s’installe dans notre petit mouillage: celui de Mathieu, gréeur à Tahiti, parti lui aussi de France il y a quelques années avec sa femme; ils ont terminé leur course en Polynésie, monté leur entreprise, fait des enfants, le tour des archipels, et préparent tranquillement leur bateau à remontrer vers le nord… Bon, nous avec notre traversée de 50h, on fait moins les malins… Même si leur traversée depuis Tahiti n’a pas été de tout repos non plus, ils ont été bien secoués! Les filles font connaissance avec le mousse de bord, Manoa, trop content de venir sauter sur le trampoline de Fakarêver!
On découvre le motu jouxtant notre mouillage, avec une magnifique balade le long du lagon, puis vers la haute mer en traversant cette petite bande de terre couverte d’une végétation très courageuse: capable de pousser au milieu des coraux desséchés et noircis de la côte, ne vivant que de l’eau de pluie distribuée avec brusquerie par les grains passagers, elle est le refuge de centaines d’oiseaux noirs et blancs, les vrais maîtres des Tuamotus.

Timshel à gauche, Fakarêver à droite!

Lundi 25 novembre, nous profitons d’une accalmie du vent pour lever l’ancre démêler la chaine de la patate de corail qui nous a aidé à nous maintenir durant les rafales à 30 nds, et descendons au village de Tuherahera: nous suivons le chenal, et nous en profitons pour nous familiariser avec la navigation au milieu de cet immense lagon – il paraît qu’il faut être constamment vigilants, à cause des cheminées de corail qui affleurent un peu partout. Un peu angoissée au départ, mais finalement rassurée: l’eau étant profonde, on voit très facilement ces grosses taches claires au milieu du bleu cobalt – en tout cas par temps clair et ensoleillé.
Nous mouillons près du quai d’embarquement, en nous renseignant sur la manoeuvre du Dory: a priori c’est bon, il ne nous écrasera pas… Il y a pas mal de houle, le vent étant encore du Nord, mais on prend l’habitude du balancement, plus confortable en catamaran qu’en monocoque…
Petite promenade dans le village: des fleurs, des beaux petits fares (maisons locales), des chiens, des poules, des noix de cocos en train de sécher pour la coprah, des églises (au moins 3 pour 530 habitants), des « Ia Orana! » à chaque croisement, des petites épiceries attenantes aux maisons, des épiciers accueillants qui proposent un brin de causette… Qu’on est bien à Tikehau! Nous passons devant l’école au moment de la sortie de la nuée d’enfants en tongs et pieds nus, qui rentrent en courant, en vélo, en scooter, en pick up rouge. Nous en retrouvons quelques unes au snack près du petit port, qui viennent s’attabler avec nous et nous raconter leur matinée; elles acceptent de nous chanter ce qu’elles ont appris aujourd’hui: chouette, une chanson polynésienne! « Petit papa Noëëëëëllll!! »… tant pis, mais au moins on peut chanter avec elles!

Nous en profitons pour nous renseigner pour des cours de plongée sous-marine: Gabriel, le petit frère de Vincent, nous rejoint avec Morgane dans 15 jours à Rangiroa, et comme ce sont des plongeurs confirmés, nous avons envie de découvrir les fonds marins avec eux! Le petit club Tikehau Plongée nous propose une formation de Niveau 1, et des solutions pour garder les filles: elles peuvent venir sur le bateau de plongée avec nous, ou rester au club avec les filles du patron… Tout le monde y trouve son compte, que demander de plus?
Le Dory, le bateau ravitailleur qui fait le tour des îles des Tuamotus avec les produits frais, arrive mardi après-midi: nous assistons à sa manœuvre d’appontage et de déchargement depuis chez nous, grande affaire qui nous distrait de même que le village une bonne partie de la soirée: ballet de transpalettes, de pick up, de vélos, chacun venant chercher un colis, une caisse, un congélateur, de l’essence…

Nous récupérons le lendemain matin des légumes et des œufs, mis de côté dans un carton par l’épicier, et étrennons les trottinettes gentiment laissées par les anciens propriétaires: les (deux) rues sont droites et plates, quasi désertes, ça fait du bien de filer à toute allure sous les palmiers! Nous allons jusqu’à l’aéroport, dont la piste d’atterrissage se profile au milieu de deux bandes d’herbes vertes, cernées par les cocotiers. Nous croisons Pénélope, rencontrée la veille au club de plongée, qui nous raconte son arrivée sur l’île: venus de Sète il y a un an avec son compagnon moniteur de plongée, ils voulaient quitter la métropole, et se sont retrouvés au bout du monde: aucun regret!

Jeudi 28 novembre, premier cours de plongée: tout le monde à bord, les filles en combi néoprènes, avec un premier arrêt au spot des raies mantas: comme à Maupiti, elles se font nettoyer par des petits poissons toujours au même endroit du lagon, près d’une ancienne ferme perlière où se rendent tous les bateaux de touristes.

Nous avons de la chance, elles sont 5 ce jour-là à faire des ronds dans l’eau, à quelques mètres au-dessous de nous: la visibilité est belle, les filles en prennent plein les yeux!
Puis nous traversons le lagon en 20 minutes (contre les deux heures que nous avions mis pour la même traversée très tranquillement à la voile avec un vent léger léger …) pour plonger à la passe: trois autres plongeurs aguerris nous accompagnent sur le bateau, mais effectuent leurs deux plongées avant et après la nôtre: Lucie et Justin, étudiants en dernière année de médecine venus faire leur stage de 6 mois à Raiatea, à l’hôpital et au dispensaire; Martina, une Allemande de Hambourg qui a démissionné de son poste à la banque, trop prenant, pour voyager au gré de ses envies pendant un an.
Ronald, notre instructeur, nous briefe pour notre premier cours, attentivement écouté par Cécilie, puis c’est parti pour les grandes profondeurs: 10 mètres déjà, ce sera bien. L’air de la bouteille, asséché pour éviter la corrosion, me paraît moins nourrissant que l’air saturé d’humidité de la Polynésie, mais la respiration se met en place tranquillement. C’est étrange de voir les poissons du dessous! Nous faisons quelques exercices, plus ou moins évidents: le moniteur nous remplit notre masque d’eau, et nous sommes sensés le vider en soufflant très fort par le nez… donc garder son calme avec de l’eau plein les yeux et le nez à 6 mètres de profondeur… Vincent parvient à enlever son masque puis à le remettre, de mon côté on recommencera demain! Exercice suivant: enlever le détendeur (par là où on respire) puis le remettre en l’ayant purgé. Là ça va mieux, il suffit de fermer la bouche… Check!
Nous terminons par une petite balade au fond de la passe, qui nous apparaît comme un paysage complètement nouveau: des falaises s’élèvent au-dessus de nous, des aspérités se révèlent, pleines d’habitants aux yeux ronds et aux écailles multicolores… Plonger plus profond redonne leurs reliefs aux fonds marins, la suite des plongée va être passionnante!
Nous rentrons sur Fakarêver bien fatigués; une pluie torrentielle nous permet de faire une sieste, et nous accueillons pour l’apéritif les deux jeunes presque médecins, bien tentés par une aventure en bateau dans quelques années! Nous essaierons de nous revoir à Raiatea avant la fin de leur stage.
Nouvelle plongée le lendemain, les filles restent cette fois au club de plongée avec la gérante, qui récupère ses filles de 4 et 9 ans à 11h30: elles ne devraient pas s’ennuyer… Le bateau de plongée est plein, six Espagnoles en repérage pour des charters font une sortie snorkeling, qui se transforment rapidement en promenade sur le motu, certaines ayant le mal de mer. Martina, l’Allemande de la veille, fait une nouvelle sortie, espérant croiser le requin tigre et les quelques requins marteaux habitant le coin… Elle a déjà plongée à Rangiroa et Fakarava, nous confirmant la magie de ces sites!
Notre deuxième leçon se passe bien: je suis beaucoup plus à l’aise avec la respiration, je réussis l’exercice du masque plein d’eau, et nous apprenons à gérer l’air de nos gilets, qui nous permettent d’évoluer en hauteur dans l’eau. J’ai du mal à reconnaître le site de la veille: nous perdons complètement nos repères au fond de l’eau; nous nageons au milieu de poissons anges citron et de poissons cocher, et admirons un banc gigantesque de perches qui forment en se rassemblant des énormes silhouettes fantastiques. Un poisson Napoléon, imposant – environ 1 mètre de long et bien ventru-, traverse cette foule qui se désagrège et se retransforme instantanément.
Les filles ont passé une belle matinée, avec des bonbons, la télévision, et une maman chat qui a mis bas à des mignons chatons, pas de problème pour y revenir dimanche!
Voilà déjà deux semaines que nous sommes à Tikehau, et il nous reste encore tant de choses à voir: l’île aux oiseaux; les jardins de la communauté d’Eden, à l’est de l’île; le village abandonné au nord; et trois dernières plongées avant d’avoir notre diplôme de niveau 1. Puis il nous faudra partir pour Rangiroa, où nous sommes attendus à l’aéroport le 16 décembre! Même si on a du mal à croire que nous serons le 1er décembre demain… Heureusement les filles tiennent le compte des jours, et Agathe a préparé un calendrier de l’avent fait maison, histoire d’être sûre qu’on ne loupe pas Noël!

Tikehau

La grande traversée: Tahaa-Tikehau

« Maman, tu feras pas une vidéo de rêve sur cette navigation, après Violette elle va dire que c’était trop génial, alors qu’en fait c’était pas très sympa… » Me voilà prévenue. Et un bon point pour la sensibilisation à la manipulation des images…
Commençons par le bon bout: nous avons quitté le mouillage près du chantier de Raiatea avec nos deux voiles, raccrochées, regréées, rangées, et rejoint la passe Est de Tahaa, pour mouiller sur le magnifique banc de sable qui nous avait accueillis lors de notre arrivée sur l’île Vanille. Nous profitons de cette courte navigation face au vent pour régler et ajuster les bosses de ris, et le bateau est fin prêt pour un départ le lendemain, lundi 11 novembre, vers Tikehau, dans l’archipel des Tuamotus, à 210 milles nautiques! C’est en tout cas notre plan pour le moment. Le vent se maintient en SE, un bon angle pour aller au NE. Nous profitons de nos dernières heures en 3G pour appeler les amis en France, qui nous parlent de phénomènes météorologiques et vestimentaires étranges – neige, froid, pulls et bonnets – c’est chouette de revoir toutes ces têtes familières!
Nous checkons la météo toutes les heures, et suivons son évolution avec un peu d’appréhension, car le vent forcit de plus en plus, prenant de l’avance sur ce qui était prévu: il semblerait que nous devrions affronter des rafales à plus de 30 noeuds lors de la 2ème nuit de navigation, avec une mer bien formée… Le vent est déjà de plus de 25nds au mouillage pour 20 de prévus, et cela nous ajoute pas mal d’incertitudes, en plus de celles concernant nos capacités à remonter au vent, car tout le monde nous l’a bien dit: un cata ça remonte mal… Difficile de prévoir notre temps de navigation: 40h, 50h, 60h? Si l’angle du vent est bon, on va vite, si on fait des bords, ça peut doubler ou tripler le temps! Et nous ne voulons pas arriver à la passe de nuit: mouiller de nuit dans une baie inconnue ou faire des ronds au large de l’île en attendant que le jour se lève, ça ne nous tente pas.

Nous prenons la décision lundi midi lors d’un pic de vent de ne pas partir ce jour là: nous allons attendre la nouvelle fenêtre météo de jeudi avec un vent moins fort (et malheureusement moins bien orienté aussi ). Gros soulagement finalement, 3 jours au calme nous feront du bien. Nous renouons avec les plongées à partir du bateau, rencontrons des raies léopards et pastenagues, flânons au milieu des coraux, même si le vent reste soutenu et le courant assez fort…

Jeudi matin, 195ème visite sur les sites météorologiques: le vent se maintient Est le premier jour (bof pour une direction Est-Nord-Est), tourne au Sud Est le deuxième(ça c’est cool), par contre pétole (plus de vent) à partir de samedi matin: il faut partir! A 10h l’ancre est levée, la grand’voile est hissée, nous abordons la passe assez sereinement: il fait beau, le vent est stable et pas trop fort (entre 15 et 20 noeuds), nous avons posé un ris aux deux voiles (réduit un peu la grand voile et le génois) pour être tranquilles, vogue le navire!

La mer est bien formée, un peu trop même: à la houle forte d’Est se superposent des vagues qui ne semblent pas être d’accord sur la direction générale à prendre…Nous sommes bien ballottés, le pilote automatique peine à garder son cap au près serré, sans cesse désarçonné par les vagues brutales de notre houle « carrée ». Pour éviter de se retrouver trop souvent nez au vent, nous prenons la barre à tour de rôle, histoire d’aider le bateau à chevaucher cet océan pas très pacifique et réduire les coups parfois assez violents lorsque les coques redescendent des crêtes des vagues.

Les filles restent dans le cockpit ou au poste de barre avec nous, écoutent Matilda, l’Apprenti Sorcier, lisent un peu, discutent, dorment, pas trop perturbées par ces mouvements de montagnes russes. Mon estomac n’est pas aussi serein, et en milieu d’après-midi m’informe qu’il n’acceptera plus de nourriture jusqu’à nouvel ordre, n’étant plus apte à digérer quoique ce soit… Et il reste 48h de navigation…


Nous sommes forcés de tirer régulièrement des bords, ce qui est assez dur pour le moral, l’impression de s’éloigner de la trace plutôt que de s’en approcher, mais Vincent est confiant, il veut prendre une route qui nous permettra ensuite d’être bien placé pour garder le même bord jusqu’à Tikehau au moment où le vent basculera au SE. La première nuit est mouvementée, la bateau tape, vibre, cogne, rendant le sommeil difficile – pour nous, les filles dorment à poings fermés- entre les virements de bords programmés et ceux décidés par le bateau qui ne tient pas toujours son cap, surpris de temps à autre par une vague haute et inhabituelle de la houle croisée. Une lune quasi-pleine nous apporte son soutien, on profite des étoiles, sans pour autant chercher à y lire notre route, on se fie au GPS…
Au matin la mer s’est un peu calmée, mais rien de sensationnel non plus; le vent a tourné, nous faisant filer à une moyenne de 6 noeuds vers notre objectif; le pilote automatique est plus à l’aise, il y a moins besoin de le garder constamment à l’oeil. Suite au bords tirés lors des premières 24h, l’arrivée n’est pas estimée avant le lendemain 17h, voire 18h, il ne faut donc rien lâcher si nous ne voulons pas arriver avec la nuit! La journée se passe en siestes de récupération, quarts à la barre, histoires et musiques; des grains se profilent à l’horizon à la tombée du jour, le vent forcit et Vincent propose de poser un 2ème ris pour être tranquilles cette nuit (ah oui, car on a découvert aussi à ce moment là que le fond de coque tribord avait pris une vingtaine de litres d’eau d’on ne sait où…même si ça n’avait pas l’air de se remplir très vite c’est toujours un stress en plus…)
Nous évitons la pluie, profitons des vents pour continuer notre moyenne à 6 noeuds au près serré; la houle s’est calmée et nous surfons davantage que nous ne nous plantons dans les vagues. Lors du changement de quart vers 3h, le vent a baissé, comme ce que prévoyait la météo, nous enlevons le 2ème ris pour ne pas perdre trop de temps, et je vais me coucher. Au matin, tout devient (presque) calme (la météo avait vraiment raison sur ce coup là!), les rafales sont désormais autour des 10 noeuds et sont repassées plein est voire nord-est: nous mettons les moteurs en milieu de matinée pour éviter d’avoir à tirer à nouveau des bords et arriver avant la nuit. La mer s’aplatit au cours de la journée, le vent disparait, remplacé par la pluie.

C’est donc tout à fait tranquillement que nous abordons la passe de Tikehau vers 16h: plus de pluie, des poissons volants, quelques mini remous, et un calme plat. Et ça fait du bien…


Nous nous dirigeons vers le mouillage qui se situe juste après la passe, car nous ne nous sentons pas le courage de descendre le lagon intérieur jusqu’au village, et comme le vent va venir du nord ces prochains jours, le mouillage du village risque de secouer – et j’ai eu ma dose de secousses… Un magnifique monocoque à deux mâts est déjà stationné, et le propriétaire vient nous accueillir à bord de son annexe, en nous confirmant la bonne protection de ce mouillage pour les prochains jours, et nous indiquant l’emplacement des patates les plus grosses. Pas évident de jeter l’ancre, le fond est dur et elle a du mal à se planter, mais au deuxième essai c’est bon, on peut couper les moteurs… et quasiment tout le reste: extinction des feux (sauf celui de mouillage) à 19h, on dort….

Bilan de cette traversée:

  • Mieux vaut un vent fort bien orienté qu’un vent un peu moins fort mais mal orienté et obligeant à faire des bords.
  • Prendre des fenêtres météo plus larges et ne pas hésiter à ralentir au besoin, c’est plus confortable pour les passagers
  • Enorme avantage d’avoir un poste de pilotage complètement à l’abri: de la pluie comme du vent, même pour manoeuvrer, puisque tous les bouts arrivent à poste…
  • Capacité de remonte de 2,5nds de VMG (Velocity made good ou vitesse de gain au vent: projection sur l’axe du vent de la vitesse du bateau) avec houle, 3 noeuds sur mer calme avec un vent apparent optimal à 50° et une vitesse de 5 à 6 noeuds selon les vagues – ça c’est pour les marins qui nous lisent…

Dimanche 18 novembre, au réveil: deux requins pointe-noires tournoient sous nos coques, pendant que des sternes squattent le pont, des cocotiers à perte de vue: pas de doute, on est aux Tuamotus! Depuis le temps qu’on nous parle de ce paradis… et nous ne sommes pas déçus: pluie battante toute la journée, le vent pousse des pointes à 25 nds -pas du tout depuis le nord, mais du Sud, du SE- notre mouillage est bien secoué.

De toute façon on n’avait rien prévu aujourd’hui, à part dormir, remettre en marche mon système digestif – Vincent n’a donc ni le mal de mer ni le vertige, la vie est injuste – jouer aux playmobils, et regarder des épisodes de Dragons -j’en ai loupé 5 pendant la navigation…
La nuit s’annonçant ventée, et peu confiants en notre ancrage sur ce sol un peu trop dur (l’ancre ne s’était pas bien enfoncée), nous mettons deux alarmes; elles nous réveillent à deux reprises: le bateau avait à chaque fois fait un quart de tour suite à l’évolution du vent, nous nous avions mis l’alarme trop serrée… En vérifiant le lendemain, l’ancre n’a pas bougée d’un pouce… Je finis par veiller en finissant Eugénie Grandet, et marmonnant (un peu) dans ma barbe…

Lundi la pluie ne revient plus que par intermittence, j’en profite pour nettoyer à fond le cockpit – ce qui est top dans un bateau c’est qu’il faut aussi nettoyer les plafonds- Vincent trouve la fuite de la coque tribord* et la répare – comme d’hab -, fait de même avec la fuite de la serrure du hublot de la pointe avant bâbord, les filles font un peu d’école, bref nous reprenons nos activités. Nous n’avons pas pu encore rendre visite à nos voisins, l’état de la mer ne s’y prête pas (le nôtre non plus); il devrait faire meilleur ces prochains jours, à nous enfin les apéros et les plages au sable doré!

Petite vidéo de notre traversée à laquelle manquent certains moments de notre voyage, mais j’étais occupée par des besoins plus pressants… elle paraîtra donc “de rêve”, mais le texte préliminaire permet de tendre vers une certaine honnêteté ^^…

*quelques précisions: nous avions de temps en temps un peu d’eau dans cette coque (déjà pendant le gardiennage avant que nous arrivions au bateau) et au final, c’était « simplement » le tuyau d’évacuation des eaux noires qui n’avait pas été serré (lors de l’installation de la cuve à eau noire ?) autour du passe-coque, qui est juste au dessus de la ligne de flottaison: ça fuyait un peu à chaque vague remontant assez dans le tuyau via le passe coque ! Sur mer plate pas d’entrée d’eau, mais dans les vagues (et je suppose aussi à chaque grande chasse d’eau), de joli petits jets d’eau!