Tahiti

Tahiti Iti, nous voici!

Nous continuons notre tour de la grande-île, prochain arrêt: Taravao. Située sur l’isthme, entre Tahiti Nui et Tahiti Iti, son mouillage est réputé pour être un trou à cyclone – le vent entre, mais pas les vagues; ça tombe bien, une énorme houle est annoncée pour les prochains jours, entre 3 et 4,5m, les surfeurs vont se régaler!

Tahiti Iti

Nous découvrons pour notre part un nouveau type de mouillage: nous sommes en fond de baie, cernés par les terres, au milieu d’une eau profonde et un peu boueuse. Heureusement qu’on a fait le plein de snorkling les jours d’avant! Nous avions pris contact avant d’arriver avec un autre bateau ancré là, pour avoir quelques infos sur le nombre de bateaux et les places disponibles; nous guettons donc Lungta, et c’est le premier que nous rencontrons: un beau deux mâts en bois, ancré à la sortie de la baie! Nous nous installons un peu à l’avant de lui, et prenons rendez-vous pour le goûter en fin d’après-midi. Les filles sont ravies de découvrir un nouveau navire, très différent de tous ceux qu’elles ont visités! Il s’avère que sous le bois, sa coque est en béton, c’est du costaud… Les propriétaires actuels, des Américains partis de l’Oregon il y a 5 ans, mais à bord depuis 20, le modernisent petit à petit, en installant des panneaux solaires, une cabine de pilotage, des moustiquaires… Ils sont à Taravao depuis plus de 6 mois, explorant les randos environnantes et goûtant le calme de la presqu’île (leur blog pour découvrir leurs précédentes navigations: http://www.lungtalife.com, ils ont notamment passé beaucoup de temps sur la côte ouest du Mexique!). Nous les invitons le lendemain sur Fakarêver pour l’apéro, ils sont très contents de monter à bord de ce navire en compagnie duquel ils ont traversé le Pacifique! Les bateaux qui partent de Panama pour la Polynésie partent généralement en flottille, en gardant régulièrement le contact les uns avec les autres, et Lungta s’était trouvé dans la même flottille que Fakarêver il y a deux ans…

en route chez nos nouveaux voisins (juste derrière!)

Mercredi, nous retrouvons Anne, une cousine de Vincent, et ses deux enfants, pour déjeuner dans le très bon restaurant « Terre et Mer », que j’avais repéré il y a quelques jours, et qui avait motivé en partie notre arrêt à Taravao… Les saveurs sont au rendez-vous, nous profitons de la jolie vue sur la baie et d’excellents poissons, accompagnés d’un gratin dauphinois – pas vraiment local, mais ça fait tellement plaisir ^^…. Les enfants sont contents de se retrouver, ça papote, ça joue, c’est chouette! Anne nous emmène ensuite au Belvédère, qui offre un panorama magnifique sur l’isthme; on passe entre les gouttes – oui, c’est humide la presqu’île – puis rentrons au bateau goûter un magnifique gâteau acheté à LA pâtisserie incontournable de la presqu’île, Couleur Cacao… Une journée de haut niveau gustatif… qui avait d’ailleurs bien commencé par des crêpes préparées par Vincent, et un beau cadeau des pêcheurs de la baie: une vingtaine de Komene, ou Ature en tahitien – échangés contre quelques crêpes toutes chaudes…

Vers la Presqu’île


Nous reprenons la mer jeudi, et suivons la côte vers le sud en passant d’un lagon à l’autre. C’est tout tranquille, les habitations se font de plus en plus rares; nous retrouvons la pleine mer à Teahupoo, lieu de la vague mythique, mais la houle a baissé et il n’y a pas de surfeurs ce jour-là. Enfin, nous arrivons à la baie de Vaiau, sur la pointe sud de Tahiti Iti! Il n’y a plus de route depuis un moment, mais quelques maisons sont éparpillées sur le côte, et il y a même un beau ponton éclairé pour emmener les enfants à l’école la plus proche.

Nous sommes tout seuls au mouillage, devant un panorama splendide: cascades, forêt vierge, sommets vertigineux, arc-en-ciels en série… Les oiseaux s’égosillent dès 5h du matin, nous apercevons des petits hérons cendrés à l’embouchure de la rivière Vaipori, la terre nous appelle!
Nous débarquons sur le quai municipal, croisant tous les enfants qui s’en servent comme de plongeoir et d’accès à leur gigantesque piscine lagunaire. A l’entrée de la forêt, surprise: un panneau explicatif pour une petite balade botanique et ornithologique! Nous explorons avec enthousiasme la magnifique canopée, découvrant les nombreuses variétés de fougères, d’arbres, de fleurs rouges et roses qui peuplent les forêts de la presqu’île. Nous aboutissons à la rivière Vaipori, bordée de gigantesques Mapes, les châtaigniers Polynésiens aux troncs moussus tout en angles. Nous rentrons au bateau boueux mais ravis!


Le lendemain, nous passons à la maison la plus proche du bateau: le propriétaire est passé rapidement la veille au soir pour nous parler de la zone préservée de la baie, à la limite de laquelle nous avons ancré. Nous rencontrons Marianne, à qui nous offrons un gâteau au chocolat pour la remercier de son hospitalité, elle nous fait visiter son fare, qu’elle loue les week-ends aux gens de Papeete. Elle nous offre des taro et des patates douces de son jardin, une coco que nous râpons avec enthousiasme, et les filles repartent avec plein de nouveaux amis: des petits Bernard l’hermite qu’elles s’empressent de baptiser, dessiner, dresser durant tout l’après-midi, un peu pluvieux…


Le lendemain, Fred, le mari de Marianne, nous propose de nous emmener avec ses touristes du fare sur son bateau jusqu’à une cascade, accessible uniquement par la mer. Nous embarquons avec un groupe de jeunes sympathiques et enthousiastes, mais qui hésite un peu au moment où Fred nous donne les instructions pour accéder à la cascade: il faut sauter à l’eau en pleine mer, nager jusqu’aux platiers de corail, puis replonger pour passer sous une petite arche de pierre jusqu’à la piscine naturelle sous la cascade. On s’accroche, les vagues nous déséquilibrent lorsque nous marchons sur les coraux, puis nous poussent pour passer dans le petit goulet sous les rochers, mais nous arrivons victorieusement à la cascade! C’est beau, c’est bruyant, ça remue: la mer s’engouffre dans l’énorme vasque, va frapper les rochers sous la cascade, amenant de l’eau chaude salée qui se mêle à l’eau glacée des montagnes. Les filles ne sont pas du tout intimidées, elles se laissent porter par les vagues, puis escaladent avec leur papa les rochers en surplomb pour atteindre le premier palier: même pas peur! Un peu froid peut-être, nous nous laissons pousser vers la sortie, et regagnons le bateau de Fred, bien secoués et mouillés, mais une nouvelle fois ravis!


Notre guide nous montre le début d’une jolie rando qui mène à une autre cascade, mais ce sera pour les jours suivants… C’est un vrai coin de paradis pour explorateurs: nous remontons la lendemain la petite rivière en annexe, puis cherchons la grotte de Vaipori, lieu de légendes polynésiennes… Au retour, nous trouvons une corde qui permet de s’élancer au-dessus de la rivière, et y atterrir au milieu de l’eau claire et fraîche! En plongeant au fond de la rivière, nous trouvons l’eau chaude et salée de la mer qui remonte jusque là. Le passage de l’un à l’autre avec 7-8° d’écart est surprenant: en se plaçant bien, on a les pieds au chaud et le buste au frais..


Ressourcés, après avoir retrouvé nos chaussettes et nos chaussures de marche, nous entamons le chemin côtier qui fait tout le tour de la Presqu’île. Nous croisons un groupe de randonneurs bien équipés (matelas, sacs de couchage, ..) qui terminait leur tour, nous ne sommes pas aussi ambitieux: 45 minutes à crapahuter au-dessus des rochers et des vagues, au milieu des lianes et des fougères, nous amènent à une très jolie cascade et une vasque accueillante qui nous permet de nous rafraîchir.


Nous ne devions passer que deux nuits dans cette baie, puis poursuivre notre tour, mais nous y restons finalement presqu’une semaine: le vent n’est pas dans le bon sens pour continuer vers le nord, les mouillages suivants seront houleux avec ce vent de Nord-Nord-Ouest, et il y a tellement de lieux à découvrir ici.. Nous attendons la bascule du vent, qui passe Sud/ Sud-Est, pour retourner d’une traite au mouillage de Fa’a mercredi. Le Maramu, coups de vent du SE forcit à partir de jeudi, avec des pointes à 35 nds, nous sommes bien à l’abri en face de Moorea, protégés par Tahiti. La maxime de « Lungta », nos voisins de Taravao, s’applique là-encore: « les projets, quand on est en bateau, sont écrits dans le sable, sans cesse effacés, réécrits, en mouvement ». Nous avons fait des très belles découvertes lors de cette navigation vers le sud, avec des paysage encore très surprenants et majestueux, et des nouvelles expériences!


Et la suite?
La grande nouvelle: toute la Polynésie est déconfinée! Les liaisons aériennes inter-îles ont repris, et les navigations sont à nouveau autorisées entre les archipels.
Ce qui ne change pas grand chose dans l’immédiat pour nous: la semaine prochaine, nous refaisons le carénage de Fakarêver au chantier de Papeete jusqu’à vendredi; la suite est en discussions suite aux deux craquelures découvertes au niveau des cadènes en haut du mât: avec les grands voiles à corne, ce problème devient à priori de plus en plus fréquent sur les navires récents et il faut consolider tout ça… A suivre !

4 réflexions au sujet de “Tahiti Iti, nous voici!”

  1. Toujours aussi passionnants tes reportages et les photos magnifiques ! Nos petites aventurières y brillent par leur agilité et leur beauté ! Vincent guide précieux et sécurisant ! Profitez à fond de ces paysages et de Fakarava ! Milles bisous

  2. Trop sympa de voir les 4 biquets courir dans tous les sens ..
    Merci de nous faire naviguer si agréablement!!
    Bisous tout plein,
    Emmanuelle

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